Positions de l'AFT sur la recherche sur les cellules souches et l’embryon

En juin 2009, l'AFT:Technoprog! avait communiqué un texte officiellement adopté par son instance dirigeante dans le cadre des états généraux de bioéthique concernant la recherche sur les cellules souches et l’embryon …

Publié le 21 juillet 2013, par dans « transhumanisme »

En juin 2009, l’AFT:Technoprog! avait communiqué un texte officiellement adopté par son instance dirigeante dans le cadre des états généraux de bioéthique concernant la recherche sur les cellules souches et l’embryon.

A l’heure où la représentation nationale est sans doute sur le point de modifier la loi en faveur de possibles autorisations de cette recherche, il paraît utile de rappeler cette prise de position :

mardi 9 juin 2009

Etats Généraux de la Bioéthique – La recherche sur les cellules souches et l’embryon

 

Voici notre contribution aux états généraux de la bioéthique sur le sujet de la recherche sur les cellules souches et l’embryon.
L’ensemble de nos contributions a été rassemblée sur le site des états généraux dans la partie « Les travaux et synthèses des religions et courants de pensée ». Consultable par ici.

 

– Contestant l’idée d’une sacralité absolue du vivant,
– Considérant la primauté du droit des individus à disposer de leur corps dans le respect de la dignité humaine*
– Considérant la nécessité de l’amélioration de l’humain
– Considérant l’absence de dommages démontrés de la pratique de ces techniques de recherche
– Considérant l’absence de probabilités solides de dommages à venir
– Considérant que les dons librement consentis de cellules souches embryonnaires suffiront probablement aux besoins de la recherche

 

Les membres de l’Association Française Transhumaniste, Technoprog!, estiment que rien ne devrait s’opposer à l’utilisation de cellules souches embryonnaires surnuméraires, dans la mesure où les couples à l’origine de ces embryons ont clairement indiqué leur accord en vue d’une utilisation scientifique de ceux-ci.

 

La considération des embryons humains comme personnes sujets de droits ne serait que le résultat de vues de l’esprit arbitraires et irrationnelles.
Vouloir protéger l’embryon amène à la confusion qui consiste à lui octroyer des droits. Ceux-ci s’octroient pour deux raisons, soit les individus sont autonomes et ont des libertés qu’il faut protéger, soit c’est dans leur intérêt de sujets de droit d’être protégés. Or les embryons n’étant ni des êtres doués de sensation ni autonomes, ils n’ont pas de libertés à protéger. De plus un embryon donné librement et en conscience à la science n’ayant pas vocation à naître dans le cas de sa non utilisation, il n’a pas d’intérêt ou de bien être à protéger.
Donc, considérer qu’il faut interdire les recherches sur des embryons n’ayant pas potentialité à naître revient à sacraliser le vivant d’une manière absolue qui confine à l’absurde, cela revient à donner d’office et pour toute une société une valeur commune à un élément non doué de raison ou de sensations. Selon une telle logique, il faudrait alors s’interdire toute recherche sur tout tissu organique !

 

La perspective de développement d’un embryon en une personne humaine et la projection que les personnes conscientes peuvent effectuer à son endroit ne saurait constituer des arguments suffisants pour en faire objectivement une personne. Le potentiel de devenir un individu conscient ne signifie pas qu’il nous faut agir envers l’embryon comme envers un humain. Les droits s’appliquent aux sujets présents, pas aux sujets futurs.

 

La loi telle qu’elle existe à ce jour, qui n’attribue pas de statut particulier à l’embryon ou au foetus mais qui se concentre sur les droits de la femme enceinte ou parturiente est à ce sujet suffisante.

 

Par contre, elle est excessive dans son principe d’interdiction de recherche sur les CSE.

 

Les utilisations, à fins thérapeutiques ou « d’amélioration » des personnes humaines, et même les perspectives de ces utilisations justifient la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

 

Même s’il existe d’autres types de cellules souches issues d’autres matériels, non embryonnaires, et permettant la recherche sans toucher à l’embryon, cela ne justifie pas de se passer du matériel embryonnaire. En effet, d’une part il n’est pas certain à ce jour que ces autres matériels permettent d’arriver à des résultats identiques qu’avec les CSE, d’autre part il n’y a aucune raison rationnelle et objective pour distinguer fondamentalement les cellules issues de l’embryon et celles provenant d’autres parties du corps humain (cordon ombilical ; moelle osseuse …).

 

Considérant ces arguments, les membres de l’Association Française Transhumaniste, Technoprog!, proposent que soit mis en place, en remplacement du régime actuel d’interdiction assortis de dérogations, une législation qui non seulement autorise la recherche sur les CSE, mais encore qui encourage cette recherche, aussi bien que celle sur les cellules souches en général, comme elle devrait encourager toute perspective d’amélioration, médicale ou scientifique en général, de la condition humaine.

 

Porte-parole de l’Association Française Transhumaniste : Technoprog, chercheur affilié à l’Institute for Ethics and Emerging Technologies (IEET). En savoir plus