Comment la science pourra-t-elle nous aider à améliorer l’homme, dans le futur ?

Travail de fin d'année de Terminale (TFE de 6e en Belgique) portant sur les techniques scientifiques actuelles et futures qui permettront d’améliorer l’homme sous bien des aspects et ce, plus particulièrement dans l’optique transhumaniste.

Publié le 17 juillet 2013, par dans « Homme augmenté »

Travail de fin d’études

Comment la science pourra-t-elle nous aider à améliorer l’homme, dans le futur ?
 

Ce TFE porte sur les techniques scientifiques actuelles et futures qui permettront d’améliorer l’homme sous bien des aspects et ce, plus particulièrement dans l’optique transhumaniste.

 

Nathan Furnal

6e D (= Terminale)

Mai 2013

 


Table des matières

Chapitre I : Les premiers pas du transhumanisme 3

Chapitre II : Transhumanisme et génétique 4

  1. La (dé)méhylation 4
  2. Les télomères 4
  3. Gènes associés à la longévité 5
  4. L’(anti)oxydation 5
    1. V.             Les cellules souches 6
    2. VI.           Les Organismes Génétiquement Modifiés 7
    3. VII.         Le clonage 8
    4. VIII.       Conclusion 10

Chapitre III : Implants et prothèses 12

  1. I.              Implants et prothèses dans l’optique transhumaniste 12
  2. II.           Prothèses liées aux organes moteurs 12
  3. III.         Implants sensoriels 14
  4. IV.         Exosquelettes 16
  5. V.            Implants dans le cerveau 17
  6. VI.         Conclusion 18

Chapitre IV : Substances biochimiques 19

  1. I.               Enzymes et hormones 19
  2. II.             Permanence des effets et conséquences 20
  3. III.           Vecteurs de l’utilisation 20
  4. IV.           Les différentes substances 21
  5. V.             Conclusion 22

Chapitre V : Les nanotechnologies 23

  1. I.              Qu’est-ce que la nanotechnologie ? 23
  2. II.           Nanobiotechnologie 23
  3. III.         Nanoélectronique 24
  4. IV.         Nanomatériaux 25
  5. V.            Nano et énergie 26
  6. VI.         Conclusion 28

Chapitre VI : Les sciences cognitives 29

  1. I.              L’ultra-connectivité 29

Chapitre VII : Conclusion générale et considérations éthiques 30

  1. A.  Lexique 32
  2. B.   Références images 33
  3. C.  Bibliographie 34

 

« Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Le transhumanisme considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables. Dans cette optique, les penseurs transhumanistes comptent sur les biotechnologies et sur d’autres techniques émergentes. Les dangers comme les avantages que présentent de telles évolutions préoccupent aussi le mouvement transhumaniste. »

 

Chapitre I : Les premiers pas du transhumanisme

 

Pour commencer, il ne faut pas voir le transhumanisme comme une science ou une idéologie perdue dans les méandres du futur. En effet, les fondements de cette pensée existent dans notre société depuis des lustres. Il y a plusieurs principes appliqués par l’homme que l’on reconnait communément comme une volonté de s’améliorer ou d’optimiser ses performances.

Tout d’abord, nous pouvons citer le contrôle de l’alimentation, ce point peut être vu sous deux facettes. Premièrement, le contrôle de sa nourriture pour notre apparence, ce point est plutôt superficiel et peut être imputé à notre société de consommation où la pression de l’apparence est forte. Le second point qui nous intéresse plus grandement est celui de la modification de l’alimentation dans le but de gérer son poids, sa musculature, ses capacités, par l’analyse de ce que nous mangeons. On peut se rendre compte de l’importance de l’alimentation dans le cadre de l’entraînement des sportifs de haut niveau, son contrôle est devenu une partie intégrante de leurs vies. Que ce soit les protéines utilisées en masse par les bodybuilders ou les féculents largement conseillés pour les sports d’endurance. L’adage ‘’Nous sommes ce que nous mangeons’’ n’a jamais semblé aussi vrai. De nos jours, il existe des pilules, des compléments alimentaires, des tableaux de calories, de valeurs en glucose, protéines, lipides, etc. Ceux-ci permettent de mieux connaître notre corps et de le changer. Il faut en prendre en soin car « Le corps est le temple de l’esprit », Saint-Paul.

Puis, j’aimerais aussi parler du contrôle du sommeil. Nous avons besoin de dormir un certain nombre d’heures pour être au maximum de nos capacités. Pour reprendre l’exemple évoqué ci-dessus, les sportifs ont un emploi du temps bien organisé et se doivent de dormir suffisamment pour être capable de performer physiquement mais, tout le monde s’en est déjà rendu compte, si l’on dort trop longtemps, on se sent las. Il faut donc mesurer le temps passé au lit pour être en forme.

Enfin, il y a l’entraînement physique à proprement parler. La volonté de devenir plus fort, plus rapide remonte probablement à l’enfance de l’humanité mais un exemple historique concret que je peux citer sans hésitation : les Jeux Olympiques antiques. Ils démontrent une volonté de se mesurer aux autres et donc de s’améliorer par l’entraînement volontaire et ciblé. Actuellement, l’étude du corps humain nous a permis de créer des types d’entraînement et des engins qui ciblent précisément les muscles voulus. Nous pouvons rapprocher ce genre d’exemples avec le transhumanisme car, bien qu’ils soient endogènes et non pas exogènes comme la plupart des moyens proposés par les adeptes du transhumain, ils démontrent une véritable finalité de la performance.

En définitive, l’homme n’a pas attendu les progrès de la science pour maximiser ses capacités et l’on peut dire que l’idéal de performance a traversé les siècles pour aboutir, à l’aide de nouvelles techniques, au transhumanisme.

Chapitre II : Transhumanisme et génétique

 

Je ne peux pas parler du transhumanisme sans évoquer la génétique, car elle est un des chevaux de bataille principaux de cette idéologie. En fait, ce mouvement se concentre sur le vieillissement et l’activité de la cellule pour atteindre le but utopique de l’immortalité. Mais comment ?

  1. I.                La (dé)méthylation

Pour commencer, il est avéré que la méthylation1 participe à la désactivation de l’expression de certains gènes2, d’ailleurs lors du vieillissement, on observe que la méthylation augmente. L’effet de cette action épigénétique3 se remarque chez les personnes âgées qui, ni allergiques, ni intolérantes au lactose, ne peuvent plus le digérer. La méthylation est l’application d’un groupement méthyle (CH3) sur l’ADN4, c’est-à-dire qu’un atome de carbone portant trois atomes d’hydrogène se lie à un atome de l’ADN ; c’est ce qu’on appelle la méthylation. Mais elle n’a pas seulement un rôle inhibiteur.

En effet, la méthylation joue un véritable d’interrupteur sur le gène, elle peut l’activer ou l’inhiber. L’idée est donc d’utiliser, couplée au groupement méthyle, une enzyme dite déméthylase pour gérer la présence ou l’absence du méthyle dans notre corps. Mais plusieurs problèmes se posent : premièrement, on ne sait pas exactement ce qui déclenche la méthylation si ce n’est l’accumulation de groupements méthyles et on ne sait pas vraiment où le corps puise le méthyle. On suppose que l’alimentation et l’air, l’hygiène jouent un rôle dans son apparition. Deuxièmement, on ne contrôle pas la déméthylase, l’application de celle-ci sur l’ADN pourrait avoir un effet désastreux par l’expression ou l’inhibition globale et anarchique des gènes. Enfin, certains gènes dits sauteurs appelés transposons pourraient véhiculer une modification qui deviendrait alors indésirable voire dangereuse.

  1. II.             Les télomères

Tout d’abord, le télomère est une séquence répétitive, non codante,  présente à l’extrémité des chromosomes et qui permet d’éviter un raccourcissement de l’ADN lors de la réplication, il entretient donc la stabilité du génome5. Dès les années 1930, Hermann Muller6 détecte l’existence du télomère grâce à son effet protecteur lors de l’irradiation de cellules. Mais à chaque duplication le télomère se dégrade, lorsqu’il n’est plus, le chromosome se dégrade rapidement. On peut donc ‘’prédire’’ la durée de vie d’une cellule en fonction de son télomère et du nombre de duplication disponibles. Ils sont synthétisés par une enzyme appelée télomérase. Le problème de leur action se pose comme dans la plupart des mécanismes génétiques : on connaît les effets mais les causes restent floues. Ils stabilisent les chromosomes, probablement en les empêchant de fusionner, il protège aussi ceux-ci de l’action d’enzymes attaquant leurs cohésions. Certains y voient le ferment de l’immortalité mais je pense personnellement que ce n’est pas le cas car nous ne connaissons pas l’ensemble des causes touchant l’activité cellulaire et nous manquons énormément d’informations sur les moyens d’actions génétiques et épigénétiques. De plus, nous n’avons aucune connaissance en ce qui concerne une durée de vie considérable pour une cellule humaine et donc l’adaptation ou les nouveaux dérèglements qui en découleraient.

  1. III.         Gène(s) associé à la longévité

A l’origine, le projet Chronos lancé en 1991 par le Centre d’étude du polymorphisme à Paris avait pour but de réunir des échantillons sanguins de centenaires et nonagénaires dans le but de trouver un ou des gène(s) pouvant expliquer leur longévité. Chez l’animal, des tests de croisements ont été lancés sur la mouche drosophile, le ver nématode : les individus à la plus grande longévité ont été accouplés, il en résulte, après plusieurs générations, des descendants vivant jusqu’à deux fois plus longtemps. On peut donc en conclure une certaine hérédité de la longévité.

Mais, les résultats du projet Chronos indiquent une responsabilité prédominante du mode de vie et de l’environnement et amène la conclusion logique qu’il n’existe pas un gène gérant la longévité. Comme toujours, on ne peut pas trouver un gène qui régisse chaque fonction, c’est une vision simpliste de notre fonctionnement qui est une trace de l’époque du ‘’tout génétique’’ où cette croyance était répandue. De plus, il y a des interactions entre chromosomes grâce aux transposons déjà évoqués et trouver une règle immuable de longévité basée sur un schéma statique du génome semble plutôt illusoire.

  1. IV.         L’ (anti)oxydation 

Tout le monde connait la fameuse molécule prodiguant la vie, O2. Elle apparut grâce à la photosynthèse végétale il y a bien des millions d’années. Mais il est moins connu que l’oxygène était toxique pour les premiers organismes vivants et qu’actuellement, il l’est toujours pour nous, à haute dose. Que faire de ces deux atomes si précieux mais dangereux à la fois ? On s’est rendu compte après test qu’une haute concentration d’oxygène pendant un court laps de temps stimulait les défenses anti-oxydatives et était donc positive.

Pour une fois, nous savons comment fonctionne cette fameuse oxydation, l’oxygène étant hautement réactif, il attaque les lipides7 constitutifs de la cellule et les molécules de l’ADN, il dégrade donc celle-ci et la détruit. Puis, cette dégradation génère des radicaux libres (molécules d’oxygène évoluant librement dans l’organisme), qui fusionnent avec les molécules présentes et se comporte comme un agent corrosif au même titre que la rouille avec le fer. C’est donc pourquoi la publicité nous bombarde d’informations au sujet d’agents dits antioxydants mais dont nous ne contrôlons pas vraiment les effets car encore une fois, ils ne sont pas ciblés. Ensuite, j’aimerais parler du rôle de la mitochondrie, véritable usine énergétique de nos cellules, descendante probable d’une bactérie symbiotique8. Elle est le centre de la respiration cellulaire mais de par son placement dans le cytoplasme9, hors de la protection du noyau, et de sa plus grande simplicité due à son ascendance, elle est plus sensible à l’action des radicaux libres. Si l’ADN mitochondriale s’oxyde, l’organite n’effectue plus la respiration cellulaire correctement, cela accélère donc le vieillissement de la cellule par usure pure et simple. La cellule et ses organites étant les briques de notre fonctionnement interne, le contrôle de l’oxydation semble un bon moyen de rallonger notre vie au niveau macroscopique ou tout du moins, améliorer notre santé.

  1. Les cellules souches 

A ce niveau, il est difficile de s’attaquer au monument médiatique que sont les cellules souches et je ne prétends pas mettre à découvert des inconnues et des nouveautés mais je me dois de traiter un sujet aussi important pour la génétique et plus encore pour  l’idéologie transhumaniste.

Donc, ces fameuses cellules souches représentent une espérance de guérison pour un nombre impressionnant de pathologies et bien plus démocratique que le clonage thérapeutique ou l’utilisation massive de médication. Elles existent sous forme totipotentes dans l’embryon, c’est-à-dire qu’elles n’ont aucune spécification et peuvent devenir n’importe quelle partie du corps humain. Ensuite, ils peuvent exister sous forme pluripotentes, elles peuvent prendre n’importe quelle forme mais dans le cadre d’un tissu, d’un organe ; par exemple les cellules hépatiques.

Enfin, les cellules souches dites multipotentes, leur potentiel de différenciation est plus réduit, il ne concerne plus qu’un ensemble de cellules, par exemple les cellules sanguines. Le but serait donc de multiplier ces cellules et de les conserver pour une utilisation ultérieure. Elle représenterait une alternative plus simple à la thérapie génique car on part d’une cellule déjà existante effectuant son travail plutôt que d’une manipulation artificielle dont nous ne connaissons pas l’ensemble des conséquences. L’injection régulière de ces cellules semble la voie royale vers l’immortalité, par leur production en masse. Mais, car il y a un mais dans ce tableau idyllique, et cela peut sembler répétitif, nous ne savons pas encore appliquer ces cellules dans le corps humain car nous ne comprenons pas tout le processus de différenciation et son application dans notre organisme. Toute la difficulté de la science peut peut-être se résumer ici : non pas « pourquoi pas ? » mais « comment ? ».

 

VI.         Les Organismes Génétiquement Modifiés

Nous voilà arrivés à un autre titan ultra-médiatisé, les Organismes Génétiquement Modifiés plus communément appelés OGM, dénomination que je conserverai pour, par la suite, faciliter la lisibilité. Je voudrais premièrement établir la définition d’un OGM  pour que la notion soit clarifiée, en dehors de tout contexte connoté. Un OGM est un organisme vivant (cellule, bactérie, virus) qui a subi une modification dans son patrimoine génétique et ce, artificiellement. L’homme n’a jamais été modifié autrement que par son environnement, mais nous pouvons imaginer que le prochain terrain d’expérimentation de la modification génétique sera l’homme lui-même. Un exemple de redirection de notre propre évolution peut être le roman d’anticipation d’Aldous Huxley, ‘’Le Meilleur des Mondes’’ où la société hiérarchisée de récit est basée sur une discrimination génétique. Mais comment ‘’fonctionne’’ un OGM ? Il existe plusieurs méthodes pour obtenir un individu transgénique, la plus utilisée trouvant son application dans l’agriculture. Pratiquement, on repère le gène ou la séquence voulus, on les multiplie en élevage et on introduit le transgène à l’aide d’un vecteur, nous rentrons alors dans le vif du sujet. L’équivalent de notre ADN chez un procaryote10 est une sorte d’unique chromosome appelé plasmide. On introduit dans ce plasmide le gène désiré et on laisse les bactéries se multiplier pour reproduire ce plasmide modifié. Pour obtenir ce morceau de gène, on le ‘’coupe’’ grâce à des enzymes dites de restriction qui vont séparer le gène de la chaîne de base à laquelle il appartient. Puis, une autre enzyme recombinante va ‘’recoller’’ cette partie dans le plasmide. On utilise des bactéries du genre Escherichia Coli dont la population double en vingt minutes. Ce plasmide dit recombinant à la capacité de fusionner avec l’ADN des eucaryotes et donc d’insérer le gène utile dans l’ADN chromosomique pour l’appliquer sur tout l’organisme. Il est aussi possible de faire des croisements pour obtenir un individu réunissant des ‘’qualités’’ à un niveau élevé, par exemple le blanc-bleu belge dont la masse musculaire est hypertrophiée pour augmenter la masse de viande commercialisable. Il en résulte parfois des aberrations telles la vache citée : l’accouchement de celle-ci est impossible et doit se faire par césarienne au vu de sa masse énorme.

Un exemple bien plus connu est celui du chien. En effet, il a atteint le nombre de races que l’on connait grâce à de nombreux croisements favorisant chacun une caractéristique précise. Des exemples d’animaux et ou de plantes modifiés par l’homme jalonnent l’histoire et peuvent être considérés comme les premiers OGM. La polémique présente aujourd’hui se porte évidemment sur le transgène et non sur le croisement car le premier se déroule sur une période beaucoup plus courte et concerne des modifications bien plus profondes, les conséquences en sont donc, au même titre que l’auto-évolution humaine, inconnues. En effet, si nous pouvions repérer les combinaisons de gènes adéquates, la recherche d’un ‘’super homme’’ deviendrait une perspective accessible et la course à l’amélioration aurait un avenir probable. Mais le transhumanisme ne se veut pas élitiste, il vise plutôt des qualités utiles à tous comme la création de végétaux poussant en terrains arides, des animaux plus productifs, des bactéries utiles ; pour changer l’homme, il faut aussi changer son environnement. Mais, je m’éloigne du sujet, concentrons-nous sur l’homme : les transhumanistes les plus enthousiastes ou les adeptes de la Singularité pensent que nous aurons un jour la capacité d’adjoindre deux chromosomes aux quarante-six déjà existants et qu’ils serviraient de véritables « ateliers de bricolage » du gène. Les prédictions vacillent entre pragmatisme et fantaisie, on parle d’augmenter la production de la myosine (protéine musculaire) ou du collagène des os pour guérir certaines maladies.

De plus, certains pensent qu’un jour ces deux chromosomes ajoutés nous permettront d’utiliser la photosynthèse à notre profit ou même de filtrer l’oxygène de l’eau ; la route semble encore longue. Ces deux chromosomes seraient donc de véritables bagages portant des gènes artificiels et susceptibles d’être remplacé au cours de notre vie, activé ou inhibé… Cela me mène à parler du remplacement de cellules mais aussi d’organes, de corps même. Nous nous avançons alors vers un concept qui heurte notre conscience car il réfute notre droit à l’unicité de l’existence, j’aimerais vous mener vers les chemins sinueux du clonage. Car il peut être une grande avancée comme le ferment d’une immense dérive. Au même titre que tout grand saut dans les sciences, il véhicule autant de rêves que de dangers. A nous de savoir distinguer les tenants et aboutissants de nos propres innovations.

  1. VII.         Le clonage

Comme je l’ai déjà dit, le clonage est une pratique qui choque notre conception usuelle de l’individu mais savons-nous vraiment ce qu’est le clonage ? En effet, cette technique de reproduction existe depuis bien plus longtemps que la reproduction sexuée. Elle fut le premier moyen de multiplication des premiers organismes vivants, dans la première ‘’soupe originelle’’.

De plus, nous l’utilisons tout le temps : nos cellules se multiplient constamment par une pratique que l’on nomme mitose. Elles copient leur matériel génétique et se dédoublent, s’ensuit une phase de repos et le manège recommence. Plus proche de nous, les végétaux et certains animaux l’utilisent. J’expliquerai ces notions pour que l’on puisse comprendre la différence entre les multiples possibilités de clonage. Au même titre que nous, les végétaux échangent gamètes mâles et femelles pour créer un nouvel individu, issu du mélange génétique de ses deux parents.

Cependant, ils sont aussi capables de créer une réplique d’eux-mêmes, cela représente une économie d’énergie considérable et très pratique pour se multiplier. La plupart du temps, les mauvaises herbes détestées des jardiniers forment des racines souterraines appelées rhizomes pour se ‘’copier’’ quelques (centi) mètres plus loin. Dans le cas des animaux, c’est un peu différent ; certains, souvent primitifs, sont capable de se régénérer comme le corail ou le lézard. D’autres ont littéralement le pouvoir d’accoucher de leur réplique (dans le cas des femelles seulement). Cette technique est appelée parthénogenèse et elle est souvent utilisée par les insectes comme les fourmis ou les abeilles par exemple mais ne donne que des femelles, l’utilisation on est donc limitée. Le clonage n’est donc pas une pratique incroyable et exceptionnelle qui aurait été créé il n’y a que quelques décennies par quelques illuminés. Mais deux questions s’imposent alors. Premièrement : pourquoi n’utilisons nous pas tout le temps le clonage si c’est plus simple et que cela fonctionne depuis si longtemps ? Deuxièmement : pourquoi le clonage fait-il tant polémique depuis quelques années ? Je vais m’efforcer de répondre à ces questions.

D’une part, il est vital pour une espèce que s’effectue un brassage génétique, sinon celle-ci n’aura aucune flexibilité face à son environnement et une même maladie pourrait décimer l’espèce. Ce mélange n’est toutefois disponible que dans le cas d’une reproduction sexuée.

D’autre part, le clonage est à la une des médias actuellement car on parle de reproduire un être humain, entièrement et de le faire vivre. Maintenant que ce point est fixé, vous allez vous demander pourquoi j’en parle dans le cadre du transhumanisme. Le choix de l’ordre des sujets n’est pas innocent, vous allez comprendre pourquoi. Bien que le concept que je vais développer soit considéré comme inhumain, il fut envisagé. L’idée est donc de créer, pour une personne, une réserve d’organes grâce à un ensemble de clones de lui-même. En plus d’être un puits ‘’d’immortalité’’, on pourrait imaginer créer un ensemble d’embryons dans lesquels on introduirait une modification génétique (un OGM en fait) ce qui permettrait au receveur de choisir le changement voulu avec une absence de rejet. Une personne pourrait aussi passer de corps en corps identiques et ne vieillirait pas (cette idée est reprise dans la bande dessinée de science-fiction ‘’Sillage’’ notamment). Cette façon de faire ne verra probablement pas le jour car elle est extrêmement coûteuse et serait attaquée  par l’opinion publique. Enfin, elle ouvre la voie à des dérives par croisements avec des animaux par exemple (ce n’est pas de la fiction, des cellules bovines et humaines ont déjà été liées).

D’ailleurs, tous les états du monde ont uniformément décidé d’interdire le clonage humain. Même si certains permettent de créer des embryons clonés, ils ne peuvent en aucun cas être portés à maturation. Le principe est donc de prendre un ovocyte (ovule), de le vider de son matériel génétique, pour le remplacer par celui de la personne que l’on veut cloner. Comme toujours, des problèmes se posent. Premièrement, la personne clonée a déjà un certain âge, ses télomères sont donc raccourci d’autant, il en sera de même pour le clone. Deuxièmement, on pourrait imaginer de conserver des gènes dès l’embryon mais comme expliqué plus haut, l’environnement joue un très grand rôle ; une réplique génétique ne signifie pas une réplique parfaite. Enfin, le taux de réussite de portée à maturation d’un embryon créé de la sorte est très faible, quoi qu’en disent les communications officielles. En définitive, cette proposition semble peu vraisemblable même si elle n’est pas impossible.

VIII.         Conclusion

Tout d’abord, la génétique joue un rôle extrêmement important dans l’idéologie transhumaniste. En effet, cette science au final assez récente est en plein développement et se croise avec de nombreuses autres pour aboutir, je l’espère, à une synthèse positive pour l’humanité. Car les sciences ne sont pas bonnes ou mauvaises par essence, c’est à nous de choisir l’utilisation qu’on en fait, l’exemple atomique est là pour nous le rappeler. D’ailleurs, Rabelais nous laisse une mise en garde séculaire lorsqu’il dit que ‘’science sans conscience n’est que ruine de l’âme’’. Je ne veux pas jouer les moralistes et je pense que la prise de risque est un moteur de l’évolution, qu’on ne peut pas se permettre de toujours tout arrêter sous prétexte que cela pourrait être dangereux, au risque de le regretter par après ou de se rendre compte qu’il est trop tard.  Un exemple fictif typique est celui de La Fin de l’Eternité d’Isaac Asimov où l’humanité vit passivement, en absence de progrès, puis s’éteint inexorablement. Pour reprendre les idées expliquées ci-dessus, il y a de multiples façons d’influer sur le génome ou les allèles mais pour l’instant, nous sommes souvent incapables d’en expliquer toutes les causes au vu de l’immensité des possibilités et des facteurs interférant avec le but donné.

Selon moi, la pression énorme que génère l’augmentation constante de la population comme nos effets néfastes sur l’environnement, provoquera une accélération de la recherche dans ce sens. En effet, je crois que des améliorations comme la résistance à certaines maladies ou la tolérance à des hauts taux de dioxyde ou de monoxyde de carbone pourront se répandre dans le cadre d’une évolution autogérée.

Cependant, il existe un risque, dérive de notre société de consommation bureaucratique. De nos jours, il est possible de déposer un brevet sur une molécule, ce qui semble logique dans le cadre d’une société pharmaceutique voulant protéger son travail par exemple. Mais son extrapolation à toutes les découvertes est à prendre avec des pincettes. En effet, quand est-il des OGM et des bactéries utilisées comme vecteur mais au plasmide différant de l’original ? On peut désormais placer des brevets sur ceux-ci, mais ils appartiennent au règne du vivant. Alors, on parle généralement d’attribution du vivant. Une personne très célèbre dans le milieu pour avoir déposé de multiples brevets sur le vivant est Craig Venter. Il est même surnommé ‘’Dark Venter’’, {SVJHS-N°85-décembre 2010, p.50} car malgré les énormes progrès qu’il a apportés, il est considéré comme un des chercheurs les plus avides de pouvoir et d’argent.

En ces temps troublés, une alternative s’offre à nous : soit la privatisation des découvertes pouvant aider l’homme comme c’est déjà le cas des OGM en Afrique avec les plantes résistantes à la sécheresse rendues volontairement stériles pour garantir un rachat annuel, ou la  nationalisation de la recherche pour participer à un large plan de vision de l’avenir. Soit la création d’un centre de recherche international sous l’égide d’équipes intercontinentales avec des plans de recherche à long terme et une direction variant régulièrement mais suivant une ligne directrice commune.

 


Chapitre III : Implants et prothèses

 

  1. I.             Implants et prothèses dans l’optique transhumaniste 

Pour commencer, il peut sembler étrange au lecteur qu’une pratique en grande majorité réservée aux personnes handicapées soit abordée dans le cadre de ce travail.

D’une part, je parle de celle-ci car dans la vision utopiste du transhumanisme, l’éradication des handicaps par la médecine et la science et non par l’extermination est une directive importante. D’autre part, notre vision de l’implant ou de la prothèse est trop réduite car nous les voyons dans une optique palliative et non comme porteurs d’amélioration. Cependant, cette interprétation est logique car la technique ne permet pas encore d’offrir une véritable alternative aux organes biologiques fonctionnels. On peut espérer que cette croyance un peu réductrice s’estompe avec l’évolution technologique qu’anticipent les transhumanistes.

De plus, il faut établir la différence qu’il existe entre prothèse et implant, bien qu’elle soit parfois mince. En fait, une prothèse est un appareillage ou mécanisme qui vise à remplacer un organe déficient ou à permettre un meilleur fonctionnement. Un implant quant à lui est en général une adjonction sous-cutanée délivrant un médicament,  mais la définition varie selon les sources. Je parlerai des deux de manière semblable et préciserai, ce faisant, s’il y a une différence.  Enfin, je vais dans ce chapitre expliquer les différentes applications de ceux-ci sur les principaux sens, au niveau du corps dans son ensemble, et pour terminer les applications destinées au cerveau.

  1. II.           Prothèses liées aux organes moteurs (jambes, pieds, bras,…)

Attardons-nous à ses organes car ils sont extrêmement ciblés dans le milieu médical et ils sont souvent sujets à des accidents ou pathologies. Ensuite, ils nécessitent une grande précision et donc énormément de travail. Par exemple au niveau de l’équilibre et de la répartition de la masse en ce qui concerne jambes et pieds. Ou encore force et délicatesse réunies dans le cas des mains et plus précisément des doigts, véritables casse-têtes pour les chercheurs.

Au départ, à l’Antiquité, on attachait tout simplement un ‘’organe’’ de bois à l’aide de lanières de cuirs à la blessure et la prothèse dans ce cas ne servait que de support, elle n’était absolument pas mobile. Après les quelques améliorations articulées apportées par Ambroise Paré11 (1510-1590), le véritable essor de cette science commence à la seconde guerre mondiale, au vue des nombreux blessés et amputés. De nos jours, le progrès est encore plus avancé mais les améliorations possibles sont encore nombreuses car ces systèmes sont loin d’être parfaits.

Pour commencer, la prothèse peut être composée de différentes matières aux propriétés diverses. Premièrement, l’implant inox, faible en coût et léger mais dont l’usure est rapide, obligeant des remplacements fréquents. Deuxièmement, l’implant titane très résistant mais cher et sensible à la corrosion dans le corps humain. Puis, l’implant céramique, le moins atteint par l’usure et ayant la plus grande durée de vie, cependant, il reste fragile face au choc et plutôt compliqué à élaborer industriellement. Enfin, l’implant polyéthylène à la densité sensiblement égale à celle de l’os, plus souple, il permet un meilleur glissement au niveau articulaire et favorise l’ostéosynthèse12.

En ce qui concerne les prothèses des jambes ou des pieds, elles sont basées sur un socle qui est solidaire de l’os, au niveau de la hanche, du genou, ou de la cheville. Ceci à l’aide broche et de vis reliant le fameux socle et l’os. Il est donc possible d’alterner différentes prothèses pour de multiples fonctions : celle ressemblant le plus à une jambe dite normale, pour la marche ; il existe aussi la lamelle courbée en carbone que l’on a pu voir aux Jeux Paralympiques notamment, permettant uniquement la course. Ou encore la prothèse rappelant la palme et qui permet de nager. Les applications sont donc nombreuses mais nécessitent une spécificité pour chaque cas.

Ensuite, le bras et plus particulièrement la main demandent une toute autre optique, car la précision et le contrôle digital sont au centre des préoccupations contrairement à la prothèse de la jambe où la dynamique, la résistance, et la souplesse, prévalent logiquement. Il y a donc une problématique supplémentaire : comment permettre un mouvement du doigt, par exemple, en accord avec le signal neuronal ? C’est ici qu’apparaît le terme de neuroprothèse. Ce sont des prothèses que l’on crée en ‘’branchant’’ la prothèse sur le nerf, comme le muscle l’est lui-même en temps normal. On peut en trouver deux catégories : les prothèses myoélectriques et neuroélectriques. Les premières se basent sur une connexion de la prothèse avec la différence de potentiel parcourant les muscles, elle vise donc un mimétisme du modèle organique normal. La deuxième propose une approche légèrement différente. Un implant électronique dans le cerveau permet de traduire l’ordre de mouvement en signal électrique et l’envoie vers le muscle. Mais toutes ces sophistications sont encore loin d’égaler un organe réel. Pour y parvenir, il faut entrer dans les frontières de l’inconnu entre science et fiction : je vais vous parler de la prothèse transhumaniste.

De nouveaux matériaux seront développés pour permettre plus de légèreté et donc plus de maniabilité. Comme des alliages d’oxyde d’aluminium ou de zirconium. On cite aussi le tout récent graphène, matériel composé d’une seule couche organisée d’atomes de carbone, aux propriétés incroyables. On évoque la capacité à conduire l’électricité, son extrême légèreté et sa haute résistance à la pression ainsi qu’une grande solidité. Sa production est actuellement incroyablement onéreuse mais les chercheurs recherchent activement un moyen d’en réduire les coûts.

Enfin, on peut espérer une synthèse de la prothèse et de l’utilisation de cellules souches dans la science que l’on appelle la bionique. En effet, la régénération des tissus musculaires et osseux pourrait accélérer et ce, sur base d’une armature de nouveaux alliages citées ci-dessus ; pour obtenir un mix avantageux des deux et permettre une optimisation du corps humain, avec l’espoir de dépasser l’original.

  1. III.        Implants sensoriels

On peut se demander comment évolueront nos organes sensoriels dans le futur et je vais tenter ici de vous offrir un semblant de réponse. Nos sens sont des portes ouvertes sur le monde qui nous entoure et ils créent notre réalité. C’est d’ailleurs un débat philosophique toujours actuel : peut-on connaître le monde à l’aide de notre raison ou de nos sens ?

Personnellement, je crois que notre connaissance de l’environnement (au sens le plus large) est révélée par nos sens mais que nous devons l’analyser à l’aide de notre raison pour en tirer une conclusion claire. Cependant, notre raison reste elle-même cloîtrée dans notre conception du monde. Mais il n’est pas nécessaire d’obtenir une vérité unique, elle varie avec l’époque et la société, je crois d’ailleurs que la science doit être un outil de savoir, et non une simple connaissance livresque que l’on possède par simple plaisir.

Puis, on peut se poser une question qui n’est pas forcément immédiate : la modification de nos sens apportera-t-elle un changement dans nos approches philosophiques ? Cette interrogation peut sembler théorique mais une transformation de notre rapport au monde pourrait créer des nouvelles questions, de nouveaux rapports de forces dans cette société naissante que serait celle du posthumain, du transhumain.

Donc, j’entame ici, ce nouveau thème : les implants sensoriels. Comme toujours, cette science est au départ, développée dans un but palliatif pour des gens ayant perdu l’usage d’un organe.

Premièrement, je voudrais évoquer la toute nouvelle cornée biosynthétique13. Elle est produite en collagène, composant principal de la cornée organique. Plusieurs greffes ont été réussies et ouvrent un immense champ de possibilités. En fait, on pourrait coupler cette cornée ou plus probablement une lentille de contact à une couche de graphène de l’épaisseur d’un atome pour afficher des images par exemple. Ainsi, nous pourrions afficher des photos, voir des pages internet superposées à notre vue. Avec quelle énergie ? Celle produite par notre corps évidemment ! Je parlerais plus tard des techniques consacrées à la récupération ou création d’énergie corporelle.

Deuxièmement, et en rapport direct avec les prothèses, une technologie développée dans le domaine du jeu vidéo m’intéresse tout particulièrement. Une équipe de chercheurs japonais a mis au point un équipement basé sur les ultrasons et qui permet de cibler avec beaucoup de précision une zone du corps pour lui faire ressentir une sensation de toucher. Actuellement, cette technique nécessite un grand nombre de petits haut-parleurs. Cependant, après une miniaturisation, on pourrait le coupler avec une prothèse de main pour recréer le sentiment de toucher chez les personnes amputées. L’utilisation de vibrations/ultrasons reliée aux nerfs à l’endroit où os et prothèses sont liés permettrait de simuler le sens perdu.

La vue est sans doute l’un des sens le plus important. Bien que je ne nie pas l’importance des autres sens, on peut remarquer sa place immense dans notre société. En effet, les expressions sur l’organe visuel sont répandues, on parle de ‘’jeter un regard’’, ‘’d’avoir le mauvais œil’’, ‘’un regard noir’’, ‘’d’y voir clair’’, ‘’d’être dans l’œil du cyclone’’. On dit aussi que les yeux sont les miroirs de l’âme.

Pour reprendre un exemple vidéoludique, un des développeurs du jeu ‘’Deus ex : human revolution’’ est borgne. En place de son œil manquant, il a fait installer une caméra qui est reliée à un petit visionneur. L’intérêt peut sembler moindre étant donné qu’il possède un œil parfaitement fonctionnel mais l’importance se trouve dans la démarche. La capacité de miniaturisation de l’appareil et la motivation du porteur me semblent bien plus intéressants. Le fait de porter une modification ou ‘’amélioration’’ dépend aussi de l’image que l’on s’en fait, d’où toute l’importance de ces précurseurs. Je parlais donc de la vision, à laquelle on aimerait greffer de nouvelles capacités à l’aide de supports physiques tels que la cornée citée plus haut, des pointeurs à reconnaissance de pupille pour ‘’surfer’’ sans souris ni pavé tactile. On peut aussi imaginer, grâce aux diverses manipulations génétiques, augmenter le nombre de récepteurs de lumière qui tapissent le fond de l’œil, pour ‘’créer’’ la possibilité de voir dans le noir, d’être nyctalope. Dans le même ordre d’idée, l’augmentation du nombre de cellules visuelles et/ou de fovéa serait un excellent moyen de remédier à énormément de pathologies oculaires et ouvrirait une optique d’amélioration assez conséquente. Pour finir, le port de lentilles protectrices biocompatibles pourrait nous permettre de voir sous l’eau ou de nous protéger des agressions extérieures comme c’est déjà le cas depuis des millions d’années pour le crocodile.

En ce qui concerne l’ouïe, la recherche vise surtout à soigner la surdité ou à pallier aux manquements auditifs, donc je n’en parlerai pas car il n’y a pas de véritable optique d’amélioration du sens auditif. Le cas est le même pour le goût et l’odorat dont les cas de pathologie sont plutôt rares (respectivement l’agueusie et l’anosmie) qui sont l’absence de ces sens.

Enfin, j’ai parlé de nouveaux sens, mais que sont-ils ? Dans un de mes livres sources, on explique l’histoire d’un homme qui a décidé de se greffer de petits aimants, enrobés de silicones dans les doigts, pour pouvoir sentir et ressentir les champs magnétiques. Il décrit son expérience comme progressive. Au départ, il pouvait seulement faire la différence entre présence et absence de champ magnétique. Mais au fur et à mesure, il apprit à différencier les multiples champs magnétiques qui nous entourent. Il pouvait repérer le champ d’un rasoir électrique et le comparer à celui d’un mixeur par exemple. On peut donc dire qu’il s’est ‘’créé’’ un nouveau sens. Cependant, les animaux nous devancent encore une fois et les sens que nous croyons avoir créés, existent souvent dans la nature depuis bien longtemps. Il est maintenant prouvé qu’un grand nombre d’animaux sont sensibles au champ magnétique, notamment les oiseaux. Certains réagissent aux différences de potentiels et peuvent repérer ou interagir avec leur entourage grâce à ce sens différent. D’autres utilisent l’écholocation comme les chauves-souris et ont délaissé leur perception visuelle. Ce sens pourrait être utilisé par des soldats en mission nocturne par exemple. Tout cela reste évidemment théorique mais le couple implants/modifications génétiques (sur les 2 chromosomes adjoints évoqués plus haut), nous permettrait des modifications dont nous n’avons pas encore idée.

Pour finir, l’amélioration pour le plaisir ne me semble pas nécessaire mais je crois qu’il nous est possible d’évoluer pour augmenter de façon pratique et utile et encore une fois, favoriser notre développement.

  1. IV.         Exosquelettes 

L’exosquelette, au sens où je l’entends est une espèce d’armure enveloppant le corps de l’utilisateur pour le faire bénéficier d’une plus grande force physique. Il est prévu pour aider les gens à mobilité réduite ou les personnes travaillant dans des conditions dangereuses comme les pompiers et les soldats.

Après différentes recherches, j’ai réuni les caractéristiques vraisemblables de cet exosquelette dans le futur :

–        Un casque protecteur et léger dont la visière permettrait d’afficher des informations grâce à des images de synthèse. Dans le cadre militaire, celle-ci pourrait aussi permettre l’utilisation de la vision nocturne et thermique.

 

–        Des muscles artificiels composés de polymères plastiques, se contractant ou se relâchant suivant la différence de potentiel. Sa légèreté et sa capacité de contraction permettrait de soulever des charges très lourdes, de l’ordre de la tonne.

 

–        Un clavier incorporé au poignet permettant de gérer l’exosquelette.

 

–        Une trousse de soin incluse dans le plastron, elle comprendrait un réseau veineux artificiel, chargé de médicaments qui se déverseraient en cas de blessure. L’ensemble, accompagné de capteurs (cardiaques, glycémiques, sanguins) donnerait, en temps réel, une idée de l’état de santé du porteur.

 

–        Des mains préhensiles, adaptées à la tâche, que ce soit sous forme de crochet, de doigts,…

 

–        Le matériau entourant les points vitaux serait composé d’un alliage léger (probablement kevlar/carbone) résistant aux impacts.

 

 

–        Un sac à dos portant des batteries au poids réduit (lithium/ion), rechargeables. Celles-ci pourraient aussi se recharger en transformant l’énergie cinétique en énergie électrique.

 

–        Une dynamo dans le genou, accompagnée de chevilles munies de petits moteurs, augmenteront l’endurance de course du porteur.

 

En fait, cet exosquelette semble ‘’l’amélioration’’ la plus accessible car l’ensemble des technologies qui le composent sont disponibles ou à la recherche et il n’a pas le caractère définitif d’une modification génétique ou d’un implant.

  1. V.            Implants dans le cerveau 

Après le miroir de l’âme, je m’attaque à son siège, le cerveau. Organe incroyable et encore mal connu de nos jours. A chaque nouvelle découverte, la compréhension de notre matière grise semble s’éloigner à chaque fois. Pour l’instant, on ne sait pas de quoi notre ‘’esprit’’ est fait et on ne peut que spéculer sur le rôle des neurones14, cellules gliales15, axones16 et autres neurotransmetteurs17.

Actuellement, on essaie de modéliser les neurones et leurs connexions, car il faut savoir que celles-ci ont au moins autant d’importance que le nombre de neurones. Une cartographie neuronale et des interactions entre les différentes cellules du cerveau ainsi que des flux de données entre les deux hémisphères et les aires du cerveau, pourrait nous aider à obtenir une idée plus précise du fonctionnement de cette incroyable machinerie.

De nos jours, on est déjà capable d’opérer pour implanter une puce électronique dans le cerveau. Une expérience de 2011 en Caroline du Nord a permis à des singes de manipuler un bras virtuel. Je cite : ‘’ Les singes ont appris à utiliser l’implant, fixé dans la partie contrôlant le mouvement de leur cortex, pour contrôler leur bras virtuel exclusivement par la pensée, et sentir la texture des objets qu’ils touchent ainsi, à travers des signaux électriques envoyés dans leur cerveau.’’ Le Monde.fr, actualité, sciences, technologie, 6 octobre 2011. Cependant, l’utilisation d’interfaces cerveau/ordinateur est encore loin d’être une réalité car elle nécessite un long apprentissage, différant pour chaque individu. De plus, les mouvements sont loin d’être précis et ne concernent qu’un seul membre. Nous sommes encore très éloignés du projet ‘’2045’’ lancé par Dmitry Itskov dans le but de créer une immortalité cybernétique. Ce projet consiste à « uploader » le contenu du cerveau sur un support physique bionique et dans un corps dit cyborg aux pièces interchangeables et donc, immortel, et ce pour 2045.

Les implants sont utilisés pour stabiliser, grâce à des impulsions électriques, les différences de potentiels qui parcourent les nerfs. Ils permettent donc de limiter les symptômes néfastes de maladies comme le Parkinson et sont à l’étude pour contrecarrer le désordre neuronal des plus faibles formes d’épilepsie.

On pourrait éventuellement créer de nouvelles perceptions en appliquant un implant sur une zone sensorielle, cet implant serait relié à un compteur Geiger (pour repérer la radioactivité), par exemple. Cela créerait, chez l’implanté, une sensation qui serait due à l’apparition ou non d’ondes radioactives. Cette voie semble un peu étrange mais a déjà été explorée par des chercheurs américains en dotant des rats de la capacité à ressentir les infrarouges, invisible à leur œil, comme au nôtre.

J’évoquerai plus tard, dans la partie sur l’ultra-connectivité, les implants de types micro-puces, qui permettraient d’accéder à un Internet omniprésent.

  1. VI.         Conclusion

Pour conclure, je crois que la technique de l’implant étant très invasive et nécessitant encore énormément de recherche technique, celle-ci n’entrera pas dans les mœurs avant un long moment et restera pendant longtemps curative plutôt que méliorative.

Que les plus fervents défenseurs de l’intégrité du corps humain soient rassurés, l’homme échangeant un membre tout à fait valide contre une copie artificielle améliorée, n’existe pas encore. D’ailleurs, on est absolument incapable de prévoir la réponse du cerveau face à un ensemble de matériel non-organique qu’il devra gérer et accorder avec le reste de l’organisme. La route est encore longue, pour le meilleur et pour le pire.

 

 

Chapitre IV : Substances biochimiques

 

  1. I.              Les enzymes et hormones

Mais d’où viennent-elles ? Elles sont libérées par les cellules de différents organes suivants leurs spécialisations. Par exemple, l’estomac produit des enzymes18 permettant la décomposition des aliments en éléments plus simples, le foie quant à lui en sécrète pour le traitement sanguin ou en réaction à une maladie. Le cerveau les utilise aussi pour la communication inter-neuronale. Une hormone19 par contre, est produite par une glande interne, elle repère les récepteurs consacrés, sur une cellule, pour agir le plus efficacement possible et ce, par la voie sanguine, elle peut donc agir à distance. La différence entre enzyme et hormone existe, il ne faut pas les confondre : une enzyme est produite par une cellule, elle a un rôle régulateur et est produite de façon régulière par l’organisme, alors que l’hormone est synthétisée par une glande dite endocrine et seulement en réaction à un stimulus. Je pense par exemple à l’adrénaline, sécrétée en cas de danger, entre autre,  pour accélérer l’activité musculaire.

Le corps humain est une machine fantastique, où un ensemble innombrable de fonctions sont menées à notre insu : notre cœur bat, notre estomac digère, notre cerveau emmagasine, traite des données, mémorise, nos cellules se multiplient, d’autres meurent. Tout cela dans une chorégraphie silencieuse dont nous ne soupçonnons pas la complexité. Les messagers qui gèrent cette immense tâche sont les enzymes et les hormones. Nous n’avons pas vraiment de contrôle sur ce balai incessant hormis par une médication ciblée et parfois porteuse d’effets secondaires.

Tout porte à croire qu’un contrôle plus grand sur cette production constante nous serait bénéfique. En effet, qui n’a jamais désiré ne pas ressentir la fatigue lors d’un moment de concentration et qui n’espère pas garder les capacités de son estomac intactes malgré l’âge ?

On ne m’a pas attendu pour avoir l’idée de produire de façon artificielle des hormones ou des enzymes, je citerai l’exemple connu de l’E.P.O (érythropoïétine). Cette hormone agit sur la concentration de globules rouges dans le sang. Le rapport du volume de globules rouges sur le volume sanguin total est appelé hématocrite : plus il est élevé, plus la concentration de ces fameux globules est grande. Elle permet donc de transporter plus d’oxygène pour un même volume de sang et d’augmenter l’endurance musculaire. Au passage, un hématocrite trop élevé induit un épaississement du sang et, parfois, la mort.

Ce n’est pas le seul exemple, on a aussi, dans un cadre thérapeutique, développé l’insuline pour les diabétiques, molécule leur permettant d’ingérer du sucre, qu’ils ne supportent normalement pas. On voit donc qu’il est possible de créer ces hormones artificiellement mais on est encore obligé de procéder à des injections régulières, la modification n’est pas permanente.

  1. II.           Permanence des effets et conséquences 

Comme on peut le voir dans le cas du dopage, le prix à payer est très lourd et les cas d’anciens sportifs dopés souffrant de pathologies cardiaques ou musculaires, sont nombreux. De plus, les effets bénéfiques sont concentrés sur une courte période et demandent des injections ou d’ingérer le produit de façon constante. Alors que les effets secondaires néfastes se déclarent plus tard mais pour une période bien plus longue, le mal est fait.

Quelle espérance peut-on avoir d’améliorer le corps humain de ce côté-là, en sachant l’éphémère victoire et les effets amers des déboires que ces produits apportent ? En fait, je pense que tout dépend de la manière dont ils sont gérés et de la manière dont ils sont utilisés. Ingérer des enzymes pouvant agir sur les télomères, comme expliqué dans le second chapitre, pourrait vraisemblablement augmenter notre durée de vie et ce, sans abîmer l’organisme. Si l’action sur les télomères s’avérait au final dangereuse, on ne pourrait plus rien faire car la modification est bien plus profonde qu’une variation de taux d’hormones. Seuls la recherche et les tests cliniques pourront apporter une réponse.

Une variation dans la présence enzymatique ou hormonale est toujours due à une modification antérieure : maladie, stress, blessure, émotions fortes… Je ne crois donc pas que l’on pourrait se permettre d’être constamment sous l’effet de ces substances, aussi naturelles soient-elles, car les changements qu’elles entraînent dans le corps sont créés pour pallier à une sortie de l’état normal. Elles sont donc par définition destinées à agir dans un laps de temps limité. Plus encore, l’effet d’accoutumance risque de jouer un rôle dans une prise éventuelle de modificateurs enzymatiques et/ou hormonaux, il y aurait alors une escalade dans la consommation au même titre que la drogue, pour un même effet, avec pour résultat probable un état diminué par rapport à avant la prise de ces substances.

Selon moi, la recherche d’effets de ce genre n’est pas à effectuer dans ces substances mais plutôt dans la modification intrinsèque de notre être, via la génétique. Quoique son côté définitif est à mettre en perspective avec un produit dont l’utilisation peut être stoppée, au même titre que ses effets.

  1. III.         Vecteurs de l’utilisation 

Comme pour les transformations génétiques, le problème du vecteur de diffusion de ces substances se pose. J’ai pensé à différentes méthodes existantes depuis longtemps comme les pilules, les injections, les inhalations ; mais la limite est toujours semblable. En effet, ce type de vecteur est, au final, très peu ciblé, on matraque le corps pour qu’une partie passe dans l’organisme, le rendement n’étant pas toujours au rendez-vous étant donné les barrières physiologiques (lymphe, globules blancs, reins, foie,…).

Ces techniques s’effacent au fur et à mesure devant des vecteurs plus précis, on préfèrera, aux molécules directement injectées, des nanotubes et nanoparticules, trop petits pour être épurés par le foie et pouvant opérer de manière bien plus ciblée, en les faisant exploser par ultrason par exemple. J’expliquerai dans le chapitre suivant ce qu’est le monde du ‘’nano’’.

Une autre piste explorée est celle des vecteurs viraux. Idéalement, on remplacerait la partie virulente par la médication intéressante dans l’ADN ou l’ARN viral. Les virus ayant des zones ou organes privilégiés (par exemple les lymphocytes pour le SIDA ou les poumons pour la pneumonie). Car ils sont capable de s’introduire dans notre organisme à notre insu pour nous infecter et se multiplier, autant nous approprier leurs capacités dans un but curatif ou mélioratif. Vous me demanderez avec raison la différence qu’il existe entre ce type d’insertion, limitée dans le temps et la modification génétique, expliquée au chapitre deux, utilisant sensiblement la même technique. En fait, la modification génétique vise à modifier définitivement la cellule en introduisant une nouvelle fonction dans l’ADN, alors qu’ici, il ne s’agit que de s’introduire dans une cellule pour y délivrer un principe actif. La technique virale ou bactérienne (comme expliquer au point des OGM) est donc souple dans son utilisation et peut servir de vecteur dans de nombreux cas.

Enfin, vous pouvez voir qu’il existe un grand nombre de méthodes disponibles pour insérer un médicament, certaines sont contrôlées depuis fort longtemps mais pas toujours efficaces (injections, ingestions) et d’autres sont récentes et bien plus efficaces mais le contrôle n’est pas toujours au rendez-vous (nanoparticules, vecteurs viraux).

  1. IV.         Les différentes substances 

Une question pour ce chapitre, peut-être La question : quelles substances utiliser ? Entre effets bénéfiques et secondaires, il y a de quoi hésiter !

Pour commencer, et avant tout, il faut savoir ce que l’on veut, quelle zone viser, quelle amélioration, pour combien de temps Autant de variables qui doivent nous guider pour choisir le meilleur produit ou espérer sa création dans les années qui viennent.

Premièrement, les muscles ; qui n’a jamais voulu augmenter sa masse musculaire ou perdre de la masse grasse ? Il existe un grand nombre de produits dont la testostérone, produite naturellement par le corps humain (surtout chez les hommes), ou ses dérivés comme les stéroïdes anabolisants20 qui activent les caractères sexuels secondaires et donc l’augmentation de la masse musculaire. On retrouve aussi les activateurs de facteurs de transcription de la famille des ‘’peroxisome proliferator activated receptor’’ ou PPAR permettant d’augmenter le flux d’utilisation des acides gras dans les muscles. Ils permettent d’améliorer l’endurance à l’effort et risquent de devenir un agent dopant.

Deuxièmement, l’ossature, la rupture d’un os étant très douloureuse et sa résistance s’effritant avec l’âge, il est normal que la recherche soit axée aussi sur son amélioration. Pour l’instant, un des moyens reconnus pour augmenter la densité de ses os et donc les rendre plus résistants est de les… casser. En effet, les micro-fractures dues aux coups et chocs, se cimentent d’elles-mêmes et à force de répétition, rendent l’os plus dur. Ceci explique en partie les exploits des casseurs de briques qui s’entraînent pendant des années. Ensuite, des firmes pharmaceutiques comme UCB pour citer un exemple patriotique, travaillent sur la réduction de l’ostéoporose. Mais pour l’instant il n’y a pas de réel produit qui améliore cette masse osseuse, il n’y a que l’alimentation.

Finalement, le cerveau, encore lui. De nombreuses substances influent sur le cerveau, les drogues surtout, elles provoquent de nombreux effets mais certaines ont, en dehors de tous les effets négatifs, une réelle utilité exploitable. Des dérivés des amphétamines permettent de garder l’attention et la mémoire éveillée, on les utilise généralement pour traiter l’hyperactivité et les troubles de l’attention (Ritaline® et Modafinil®) ces psychostimulants sont d’ailleurs utilisés par des personnes saines pour limiter la sensation de sommeil et donc rester éveillés pendant de longues périodes. Récemment, sont apparues des substances dites nootropiques (« noo » esprit et « tropique » courber, modifier). Elles sont, au départ, créées pour traiter les troubles mnésiques mais déjà dévoyées dans un but mélioratif par des gens en quête de performances intellectuelles. Dans cette famille, on compte les ampakines, elles facilitent la conduction de l’influx nerveux par l’activation des récepteurs de glutamate (neurotransmetteur), elles ne semblent pas affecter le sommeil comme la caféine par exemple mais on ne connaît pas leurs effets à long terme malgré leur visible absence d’effets secondaires. Pour terminer, un autre moyen, qui n’est pas réellement une substance mais qui induit une réaction limitée dans le temps, ce sont les stimulations magnétiques transcrâniennes. Il apparaît que ces stimulations couplée un traitement médicamenteux améliorent les résultats du traitement mais des tests sont encore nécessaires.

Voilà l’ensemble des possibilités qui s’offrent à nous dans le cadre d’un perfectionnement que l’on espérera sain et accessible à l’ensemble de la population, étant donné que le transhumanisme, ou du moins son caractère utopique se veut le plus démocratique possible.

  1. V.            Conclusion 

Le mot de la fin, il existe donc de nombreuses substances pouvant améliorer nos capacités physiques et mentales, elles sont souvent accompagnées d’effets secondaires néfastes de durée bien plus longue que le bénéfice que l’on en tire. Puis, on peut se demander si ces ‘’améliorations’’ ne sont pas finalement le résultat de notre société de consommation où l’on réclame une productivité sans cesse grandissante ; la perspective d’amélioration, de bonification du corps même, n’est pas à confondre avec la volonté du rendement excessif qui n’apporte rien sur le long terme. La récupération de ce phénomène de produits mélioratifs n’est pas à prendre à la légère car les entreprises intéressées par ceux-ci pèsent lourds dans la balance économique.

 

 

Chapitre V : Les nanotechnologies

 

  1. I.              Qu’est-ce que la nanotechnologie ?

Pour commencer, le sujet fait souvent peur, comme la plupart des éléments que l’on ne contrôle pas très bien, au même titre que le noir de la nuit nous effraye. Mais j’ai l’intime conviction que le savoir passe par la connaissance et l’information, que j’espère vous amener de manière correcte d’ailleurs. On parle de nanotechnologie car elle œuvre dans le monde du très petit, de l’ordre de 10-9 mètres soit, le milliardième de mètre, le nanomètre. Pour vous donner l’idée des proportions : si vous mesuriez un nanomètre de haut, une bactérie aurait environ la taille de cinq tours Eiffel. Nous sommes maintenant à même de créer des capsules, des robots, de cette taille. Leur utilisation ouvre des perspectives immenses car ils seraient bien plus précis dans leur rayon d’action que n’importe quel médicament actuel. Par exemple, ils pourraient différencier et cibler des cellules cancéreuses parmi d’autres saines.

Pour les fabriquer, on agence des atomes, souvent de carbone, en structures géométriques. Je pense au graphène que j’ai déjà évoqué qui est composé d’une seule couche d’atomes de carbone sous forme hexagonale, un peu comme les alvéoles d’une ruche. Les applications sont nombreuses, elles concernent à peu près tous les domaines. En effet, on pourra miniaturiser une grande partie de nos technologies surtout dans le domaine de l’informatique et médical mais probablement aussi dans le champ du militaire et de l’énergie.

  1. II.           Nanobiotechnologie 

Tout d’abord, les nanotechs ou nanotechnologies permettent d’outrepasser les barrières physiologiques classiques. Certains médicaments fonctionnels ne sont finalement pas utilisés parce qu’ils ne passent pas ou peu les protections de notre organisme. J’ai en tête le cerveau dont la dure-mère par exemple joue un grand rôle protecteur parfois difficile à éviter mais il ne filtre pas les agents ‘’nano’’, ils sont donc une piste appréciable pour libérer des principes actifs auparavant incapables d’être lâchés dans ces zones.

On pourra créer grâce à la miniaturisation des puces, ce qu’on appelle une biopuce ou puce à ADN. C’est une puce électronique miniaturisée. Elles permettent de faire des analyses génétiques de manière extrêmement rapide, on parle de 20 000 gènes une seule fois. Ce séquençage ‘’personnalisé’’ permettra d’obtenir un indicatif sur le génome d’une personne et donc de gagner un temps énorme en prévention et traitement. Son fonctionnement est simple : on découpe l’ADN d’une personne et on y ajoute un marqueur fluorescent. Puis, on les verse sur la puce, sur laquelle de milliers de petites sondes (séquences de bases spécifiques pouvant s’accrocher à une séquence cible), positionnées dans un ordre précis, qui permettent d’identifier des gènes bien précis. Enfin, les morceaux d’ADN s’accrochent à leur sonde complémentaire, le reste est évincé par un lavage. Pour finir, leur position permet de savoir de quel gène et donc de quelle séquence ADN il s’agit.

Pour l’instant, cette technique est exogène mais on pourrait espérer enfermer cette puce (de 1cm²) dans une capsule de silicone et l’implantée dans le corps humain ; sa lecture pourrait, en cas de grave maladie, permettre d’anticiper le traitement.

Une autre puce, basée sur le même fonctionnement mais avec des protéines, compte sur l’attirance entre antigène et anticorps. Ce diagnostic plus précis, pourrait repérer les maladies infectieuses, les maladies auto-immunes et les allergies.

Leur présence dans le cerveau préviendrait l’apparition de caillots sanguins et le cas échéant, permettrait de les détruire ou bien, pour ne pas causer d’hémorragie, de créer un ‘’sarcophage’’ en nanofibres de carbones. Cela empêcherait le caillot de se répandre dans le cerveau et de créer des lésions irréparables. On peut aussi espérer que ces nanobots soient sensibles aux potentiels d’action parcourant les neurones et qu’ils puissent repérer les zones où le signal est incohérent et ainsi, réparer la gaine de myéline à cet endroit.

On a aussi pensé à injecter des nanorobots dans le système sanguin, ils se déplaceraient et contrôleraient les taux enzymatiques et hormonaux pour pouvoir agir directement et de façon extrêmement ciblée, de l’ordre de la cellule. En causant la mort de plusieurs cellules, ces nanorobots pourraient empêcher un cancer, par exemple. Cependant, un gros problème se pose, c’est celui du mouvement brownien21. Il y aurait alors peu ou pas de possibilités de maniement et une grande probabilité de destruction de l’engin. Le problème est bien expliqué dans ‘’Le voyage fantastique’’ d’Isaac Asimov où un minuscule vaisseau doit voyager dans le corps humain et fait face à ce problème.

Au final, la présence de nanoéléments dans notre corps pourrait apporter de grands changements dans notre rapport au corps. Ces multiples robots parcourant nos corps aurait un rôle préventif extrêmement fort et cela serait probablement un pas de plus vers l’homme cyborg et une durée de vie bien plus longue. Mais on peut quand même se poser la question d’une utilisation détournée de cette technologie. En effet, les utilisations militaires de nanocaméras sont à l’étude et nous perdons peut-être, petit à petit notre liberté individuelle sans le savoir.

  1. III.         Nanoélectronique 

Il y a quelques décennies encore, peu de gens pouvaient prévoir la place que prendrait le monde informatique dans nos vies d’occidentaux industrialisés. Il n’est plus pensable, dans nos régions de travailler sans avoir un ordinateur à disposition. Le divertissement de la nouvelle génération se focalise de plus en plus sur ce vecteur et il ouvre des portes au monde de l’Internet, qui représente le meilleur comme le pire de la pensée humaine. Ce progrès considérable est passé par la miniaturisation grandissante des composantes. De la taille d’une pièce à celle d’une armoire pour enfin devenir l’objet de quelques kilos que nous connaissons, l’ordinateur n’a de cesse de maigrir et de rétrécir avec le temps.

Maintenant, une nouvelle question se pose : Où s’arrête la miniaturisation ? Il semble vraisemblable qu’un plafond soit atteint, qu’on ne puisse plus progresser. Mais c’est sans compter l’apparition de nouveaux matériaux et l’ingéniosité de l’homme. En effet, des processeurs de plus en plus petits ont été créés. Ces transistors miniatures pourraient réduire grandement la taille d’un processeur qui est, rappelons-le, composés de millions transistors. Ils sont en cristaux de silicium de 7 atomes de long et seraient commercialisés dans les années à venir. Le passage au graphène semble inévitable car étant composé de seulement deux dimensions, il n’y a pas de dégagement calorifique lors du passage de l’électricité. Le traitement de calcul augmentera de manière incroyable et on se dirige progressivement vers le traitement des données charriées par les signaux électriques cérébraux.

Alors s’ouvrent les perspectives du travail au niveau de l’atome et donc la création de l’ordinateur quantique. Celui-ci exploite les états de la matière qui sont différents à l’ordre de l’infiniment petit. Plus précisément, cette machine potentielle repose sur le principe qu’un état de la matière n’est pas fixé pour un temps donné, dans son état quantique22. On ne peut que probabiliser l’apparition où la présence en un point donné de l’espace par exemple. Ces possibilités ouvrent un champ d’exploration incroyable car des calculs pourraient être menés en parallèle et donc accélérer la rapidité de l’ordinateur en lui-même. Je ne m’éterniserai pas sur les phénomènes quantiques car ils sont horriblement difficiles à comprendre.

Puis, je peux évoquer aussi la spintronique. C’est une science concentrée sur le ‘’spin’’ de l’électron. C’est en fait le caractère de sa position dans l’espace : lorsqu’il est dirigé vers le haut on parle de ‘’spin-up’’ et à l’inverse vers le bas, de ‘’spin-down’’. D’abord considéré comme sans intérêt, on lui a enfin trouvé une utilité, en 1988, avec les travaux du physicien français Albert Fert23 et de l’allemand Peter Grünberg24. L’effet découvert est appelé magnétorésistance. En bref, cette propriété se remarque lorsque l’on crée un mille-feuille d’aimants, les ‘’spin-up’’ traverse les couches à orientation dirigée vers le haut et butent contre celles dont l’orientation est dirigée vers le bas ; et inversement pour les spin-down. Cette apposition d’aimants oppose une grande résistance au passage du courant, d’où le terme de magnétorésistance. En le couplant avec un champ magnétique extérieur, on peut contrôler avec une précision bien meilleure, les zones de passage de ces électrons. On peut donc grandement diminuer les zones aimantées du disque dur et augmenter la capacité de stockage de données.

Voilà donc de nombreuses possibilités que nous offre ce monde infiniment petit, les promesses sont nombreuses et les progrès considérables. On peut douter de l’utilité de cet avancement dans l’informatique, mais je vous rassure, les applications sont nombreuses et ne restent pas cloîtrées dans la théorie. De nos jours, aucune voiture, aucun avion, aucun engin militaire ne sont créés sans modélisation informatique au préalable. La précision de celle-ci étant directement liée à la puissance de calcul disponible.

 

  1. IV.         Nanomatériaux 

Toutes les applications ci-dessus seraient complètement impossibles sans l’avènement de nouveaux matériaux de type nano. Le travail de ce matériel est d’ailleurs rendu possible par l’apparition des microscopes électroniques de plus en plus perfectionnés ou des microscopes à effet tunnel. Les premiers utilisent un faisceau d’électrons pour illuminer l’objet ciblé et en obtenir une image extrêmement agrandie due à la très petite longueur d’onde de ce même faisceau. Il en existe plusieurs sortes mais je ne m’éterniserai pas, pour éviter de perdre des lecteurs en route. Le second type d’outil de ce genre, utilise une pointe qui balaie la surface de l’objet voulu et qui à l’aide de la déformation et de la différence de potentiel crées, permet de produire une image hautement détaillée.

En fait, ces deux perspectives ouvertes sur le monde de l’infiniment petit élaborent les premières possibilités du travail au niveau atomique et d’un suivi correct de celui-ci. Les propriétés des matériaux à ce niveau de miniaturisation, comme je l’ai déjà dit, ne sont pas semblables à celles que nous connaissons dans notre monde. A nous de profiter de cette avantage pour innover dans les nombreux domaines déjà cités.

Plus précisément, les matières travaillées sont souvent le carbone et le silicium de par leur abondance sur notre planète. Leurs rôles de semi-conducteurs ont de nombreuses applications dans le domaine énergétique notamment dont je vous parlerai juste après.

Pour finir, le travail accompli est déjà énorme étant donné la relative jeunesse de cette science, nous devons cependant rester circonspects devant l’apparition de nouveaux produits pouvant franchir le sein même de nos cellules, le progrès pour le progrès n’est pas une nécessité, veillons à ce que cet outil formidable exprime toute son utilité !

  1. V.            Nano et énergie 

Nous revoilà dans le monde parfois étrange, de l’électron, de l’atome et de la molécule. Une question vraisemblable que vous êtes en droit de vous poser est : ‘’En quoi les nanotechnologies changeraient quoi que ce soit dans le domaine de l’énergétique ?’’. Je vais essayer de vous expliquer, au-delà de la miniaturisation des batteries et autres générateurs, les propriétés même des conducteurs changent à cette échelle. Le rapport à l’électricité et la chaleur en devient grandement différent, oubliez donc pour un instant ce que vous pouvez voir ou sentir, nous entrons dans un domaine paradoxal, fuyant logique et compréhension. Avant d’aborder la nouveauté, j’aimerais encore évoquer les produits en deux dimensions, composé d’une seule couche atomique. En fait, ces conducteurs miracles (graphène, cristaux de silicium) tirent leur force de leur finesse. Les conducteurs que nous connaissons chauffent lors du passage de l’électricité car le mouvement d’électrons qui crée le courant n’est pas uniforme sur une seule dimension, les différents mouvements et collision avec les atomes du conducteur par exemple, créent de l’énergie thermique : l’endroit de passage chauffe. On parle de résistance du conducteur pour exprimer la difficulté de passage du mouvement électronique (en rapport aux électrons), et donc sa propension à augmenter de  température lorsqu’il est soumis à une certaine intensité, d’une certaine tension. Cette propriété est largement exploitée pour les grille-pains par exemple mais c’est une véritable plaie pour les concepteurs d’ordinateurs ou de matériel miniaturisé en tout genre car la chaleur à tendance à abîmer les produits composant la machine. Lorsque le matériau n’est composé que de deux dimensions, les électrons n’ont qu’un seul ‘’choix’’ directionnel, les collisions sont limitées, la production calorifique et la perte énergétique aussi.

Désormais, de nouvelles techniques font leur apparition : on enrobe les molécules d’agents conducteurs ou semi-conducteurs tels que, respectivement, le silicium et le lithium d’atomes de carbones. Cet enrobage limite les pertes énergétiques et la détérioration des matériaux lors de la charge et de la décharge, dans le cas d’une batterie. Les modifications ne se limitent pas seulement au matériau en lui-même mais aussi à son environnement, on s’est rendu compte que la température jouait un grand rôle dans les interactions énergétiques. Le ‘’froid’’ bien que cette notion soit relative, intervient dans le déplacement de l’ensemble des particules sur Terre en tout cas. En effet, chaleur et énergie sont intimement liées, on peut les mesurer grâce à la vitesse des molécules, par exemple, l’état gazeux nécessite plus de chaleur pour exister que l’état liquide. Il représente une plus grande agitation des molécules. De ce fait découle un autre, applicable aux électrons : plus la température est élevée, plus leur déplacement est hiératique et imprévisible mais arrivé proche du zéro absolu (-273,15 °C/O°K) leur comportement vagabond change du tout au tout. En bref, au lieu de sauter d’atomes en atomes et de perdre, par collisions, une grande partie de leur énergie et donc de leur efficacité, les électronsvont se grouper deux par deux pour suivre une trajectoire rectiligne, ils gagnent alors en stabilité et rentabilité, on parle de résistivité nulle. Comment expliquer ce phénomène ? C’est très simple, la chaleur est synonyme d’énergie et l’énergie de mouvement, c’est l’inverse pour le ‘’froid’’. Il s’ensuit  que cette perte se répercute sur ces particules chargées négativement : elles doivent adopter un comportement moins gourmand en énergie et suivent alors une trajectoire rectiligne. Le majeur problème de cette technique, c’est l’infrastructure nécessaire et la dépense énergétique qu’elle engendre. Pour pallier à ce genre de défauts, les chercheurs essayent actuellement de mettre au point des alliages (semi)-conducteurs, sous vide, pour rehausser le seuil de passage au binôme électronique. Cependant, d’autres matériaux dits « supraconducteurs à haute température » conservent cette propriété jusqu’à -140°C qui est incomparablement plus facile à atteindre que les limites du zéro absolu.

Encore une fois, ces techniques se révèlent novatrices et pleines de questions sur les limites sans cesse repoussées de la science. Un article très récent datant du 2 avril 2013 de la société belge de câblage Nexans fait état de l’homologation d’un câble supraconducteur, preuve que la technologie avance à grand pas et si je peux me montrer chauvin, que notre pays n’est pas en reste dans les innovations et brevets.

 

  1. VI.          Conclusion

 

A mon avis, la chasse au rendement énergétique est ouverte depuis longtemps mais le monde dont j’ai parlé tout le long de ce chapitre ouvre des voies nouvelles dans le domaine des énergies renouvelables par exemple et offre à l’électricité le pouvoir de surpasser le pétrole dans nos vies quotidiennes. Lorsqu’est née la machine, on a annoncé la fin du travail à la chaîne et l’avènement d’une ère plus paisible, on peut voir aujourd’hui à quel point nous étions dans le faux. Ne soyons pas naïfs, les nanotechnologies n’offriront pas un remède aux maux de l’humanité. Elles sont plus vraisemblablement la voie vers une meilleure compréhension de la constitution de la matière et de son application dans la vie quotidienne. Je crois en fait que l’on s’évertue à chercher de nouvelles manières de réduire les inégalités mais notre instinct millénaire place l’individu avant l’empathie ressentie et il semble probable que les changements ne doivent pas venir de nos sciences mais bien de nous-mêmes.

 

 

 

Chapitre VI : Les sciences cognitives

 

Rassurez-vous, sous cette appellation barbare se cachent en fait les sciences traitant du domaine de l’esprit humain, de l’intelligence. Les limbes de notre cerveau restent insondables et les tentatives pour les déchiffrer, malgré des siècles d’essais, se sont souvent soldées par des échecs. Alors, au lieu de vouloir absolument connaître son fonctionnement, on a tiré parti de sa grande plasticité pour créer de nouvelles possibilités et applications. Les interactions sont nombreuses et augmentent sans cesse grâce au développement constant de nos technologies.

 

  1. I.              Ultra-connectivité

 

Notre société excelle dans l’art de communiquer, nous somme encerclés par les médias qui nous permettent de parler, voir, écouter, regarder,… Ils font aujourd’hui partie intégrante de notre vie et en quelques années, ce sont rendus indispensables.  On sait accéder à des nombreuses sources d’informations ou de désinformations, c’est au choix. Lorsque j’ai parlé des implants, j’ai évoqué la possibilité d’être constamment connecté au réseau Internet mais qu’en est-il des conséquences pour notre société ? En fait, les informations qui circulent sur le réseau ne sont pas certifiées et l’objectivité de sites comme Wikipédia est souvent remise en cause. D’une part, on peut espérer que la diffusion de l’information dans l’humanité amène une prise de conscience et diminue en général les inégalités entre les différentes parties du globe. Cependant, le web est le lieu de toutes les manipulations et cette connectivité totale au monde qui nous entoure pourrait mener vers des illusions et désillusions diverses. Encore une fois, un choix s’offre à nous. Entre le contrôle des individus et la qualité de l’information diffusée, l’histoire nous offre son cours, évitons de courir à notre perte.

J’ai pensé qu’il était de nécessaire de parler de ce thème parce que le transhumanisme se base en grande partie sur ces médias pour se diffuser, que ce soit au niveau philosophique, idéologique ou bien purement dans le domaine scientifique et sociétale afin que les gens prennent conscience de son existence et qu’ils puissent se forger une idée à son sujet.

 

Enfin, même si le public n’adhère pas aux idées ou aux projets que j’ai expliqués, je crois vraiment qu’il faut qu’il soit informé car les technologies misent en jeu sont, elles, bien réelles et il est nécessaire d’être au fait des voies qui s’ouvrent à nous, au risque, sinon, de se retrouver sur la touche, dans l’incompréhension. J’en veux pour preuve la révolution informatique de ces dernières années qui a laissé derrière elle le désarroi de ceux qui ne s’y étaient pas penchés assez tôt.

Chapitre VII : Conclusion générale et considérations éthiques

Enfin, nous arrivons à la conclusion, je vais pouvoir laisser libre cours à mon avis personnel et me départir de l’objectivité approximative que j’ai essayé de maintenir durant les explications ou propositions que j’ai pu faire durant ce TFE.

En ce qui concerne mon avis, il est mitigé. D’une part, je crois fermement que les avancées technologiques actuelles sont des progrès et qu’elles doivent être mises au service de l’humanité pour améliorer la qualité de vie en général et pourquoi pas du corps humain plus précisément. D’autre part, un des risques principaux du transhumanisme est l’édification de la science en religion et toutes les dérives qu’on lui connait. A mon avis, il serait regrettable de voir en la science le nouveau moyen de changer le monde de façon révolutionnaire, c’est une vision utopique et simplifiée qui apportera plus de déception qu’autre chose. En effet, je crois sincèrement que les promesses constantes des industries scientifiques ou des adeptes de la technologie on parfois un but vendeur. En annonçant monts et merveilles, le domaine scientifique et plus particulièrement le transhumanisme risquent de laisser un goût amer à ceux qui y voyaient une profonde modification de notre société. Ils auraient dû prendre exemple sur la religion chrétienne, elle promet un paradis après la mort, il n’y a donc personne pour réclamer son dû lorsqu’il est impayé. Hormis les quelques considérations ironiques qui me traversent l’esprit quand je vois l’analogie parfois inquiétante qu’il existe entre sciences et religion, j’ai en tête un modèle bien précis qui, selon moi, pourrait servir la cause humaine. C’est celui d’Ile d’Aldous Huxley qui est, suivant mes critères, exemplatif de la croisée des sciences humaines et cognitives telles que la psychologie ou la psychanalyse et des sciences appliquées comme la biochimie et la mécanique. Car le progrès nous entraîne dans son sillage mais nous n’évoluons pas au même rythme, au risque de nous retrouver hors tempo. Nous sommes de grands enfants aimant être divertis, la majorité désire des réponses simples à des problèmes compliqués ; on joue, on détourne notre attention, on amuse et quand on regarde la télévision on croirait entendre les lointains cris antiques : « Panem en circenses ». Qu’on ne me croie pas défaitiste ou annonceur de l’Armageddon, je voudrais juste éviter les écueils du passé et que nous ne nous voilions pas la face. En parlant de voile, peut-être les sciences et la révolution qui s’annoncent, déclencheront-elles l’Apocalypse à son sens le plus littéral. Celui de dévoilement, la révélation finale pour aboutir à la compréhension totale  (la Singularité25 ?) ou bien l’ultime blague de l’humanité (Guerre cybernétique ?). Je place beaucoup d’espérance dans la génétique et dans la robotique en général, en fait, je pense que nos créations, au sens le plus large, que ce soit en art, en sciences, en philosophie nous permettent de nous éloigner de nos instincts primaires d’individualisme ou de confrontation infantile pour aller de l’avant. Si je rêve d’une plus grande compréhension entre les hommes comme l’étude du langage corporel des membres de la Seconde Fondation de Isaac Asimov, qu’on ne me traite pas de simple d’esprit. Nous avons les cartes en main et les moyens existent déjà pour progresser en ce sens, on peut espérer qu’ils atteignent le dinosaure bureaucratique qu’est l’administration, scolaire en particulier, pour former et informer les nouvelles générations.

Donc, si je devais résumer ma pensée en quelques lignes, je dirais que la synthèse de la génétique, de la nanotechnologie, de la connaissance du corps humain, véhiculée par l’idéal transhumaniste est sain dans l’ensemble et moteur de progrès. Mais à la hauteur de la révolution qu’ils entraînent, les graines semées pourraient apporter la tempête ; à nous de faire souffler le vent dans la bonne direction. Cela peut sembler moraliste mais dans l’optique de l’engagement sartrien, ne nous perdons pas en contingences, le choix se conjugue au présent.

Je conclurai en disant que le doute doit nous accompagner tout au long de notre réflexion. Nous devons croire en nous et douter en même temps pour entamer une vraie progression. Pour arriver, pourquoi pas, au repos de l’âme, l’ataraxie ?

 

FIN

 

 

 

 

 

 

A. Lexique

 

  1. La méthylation est l’attache ou la substitution d’une molécule de méthyle, composée d’un atome de carbone et trois atomes d’hydrogène, sur une autre molécule ou groupement de molécules.
  2. Un gène est l’information génétique portant un/des caractère(s) d’un individu. C’est un très petit ‘’morceau’’ de l’ADN. Il peut être héréditaire ou non.
  3. L’épigénétique est la science qui étudie l’action de l’environnement et du milieu (alimentation, effort physique, produits ingérés ou inhalés, radiations,…) sur la génétique.
  4. L’ADN est une molécule présente dans toutes nos cellules qui contient l’information nécessaire au développement et au fonctionnement de l’organisme.
  5. Le génome, c’est l’ensemble du matériel génétique d’un individu, codé dans son ADN.
  6. Hermann Muller (1890-1967), est un généticien américain ayant travaillé sur le génome.
  7. Un lipide est une molécule composée d’atomes de carbone, d’hydrogène et d’oxygène. Il constitue la matière grasse des êtres vivants.
  8. Un symbiote est un organisme qui crée un lien indissociable et vital avec un autre être vivant.
  9. Le cytoplasme est le liquide à l’intérieur d’une cellule dans lequel baignent les organites et le noyau, il est contenu par la membrane cellulaire.
  10. Un procaryote est un organisme unicellulaire sans noyau.
  11. Ambroise Paré (1510-1590), est un médecin et anatomiste français ayant travaillé dans le domaine de la chirurgie et, notamment, des prothèses articulées.
  12. L’ostéosynthèse  est la synthèse de l’os, la création ou régénération de cellules osseuses.
  13. Biosynthétique signifie qu’une substance organique a été créée de manière synthétique, artificielle.
  14. Un neurone est une cellule cérébrale excitable est prenant un grande part dans l’activité du cerveau, il réagit aux influx nerveux (différences de potentiel) et aux messagers chimiques.
  15. Les cellules gliales sont plus nombreuses que les neurones, elles assurent la stabilité et la protection de l’environnement neuronal.
  16. Un axone est un prolongement du neurone sous formes de ‘’fils’’ entre cellules nerveuses, ils transmettent l’impulsion électrique.
  17. Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques libérées par des neurones pour agir sur d’autres neurones.
  18. Une enzyme est une substance organique, une protéine qui joue un rôle de catalyseur chimique, dans le corps humain. En tant que catalyseur, elle accélère ou décélère une réaction sans en modifier les composants.
  19. Les stéroïdes anabolisants sont des hormones agissant sur les caractères masculins, elles sont des propriétés dites virilisantes (augmentation de la masse musculaire, pilosité, voix).
  20. Le mouvement brownien est un mouvement aléatoire dû aux chocs entre les particules à l’échelle moléculaire.
  21. Qui se rapporte au domaine quantique, c’est-à-dire, aux domaines de l’atomique ou subatomique et aux phénomènes se déroulant à cette échelle.
  22. Albert Fert (1938-…) mathématicien et physicien français, il s’illustre pour ses travaux sur la magnétorésistance.
  23. Peter Grünberg (1939-…) physicien allemand, il s’illustre pour ses travaux sur la magnétorésistance.
  24. La singularité technologique (ou simplement la Singularité) est un concept, selon lequel, à partir d’un point hypothétique de son évolution technologique, la civilisation humaine connaîtra une croissance technologique d’un ordre supérieur. Pour beaucoup, il est question d’intelligence artificielle, quelle que soit la méthode pour la créer. Au-delà de ce point, le progrès ne serait plus l’œuvre que d’intelligences artificielles, elles-mêmes en constante progression. Il induit des changements tels sur la société humaine que l’individu humain d’avant la singularité ne peut ni les appréhender ni les prédire de manière fiable. Le risque en est la perte de pouvoir humain, politique, sur son futur.

 

  1. Références images (dans l’ordre d’apparition)

 

–        http://www.gaite-lyrique.net/cycle/humains-trop-humains

–        http://leconseilnatureldupharmacien.blogspot.ch

–        http://www.bodyboardfrance.org

–        http://fr.sott.net

–        http://genetique.snv.jussieu.fr/

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–        http://www.wikiberal.org/wiki/Organisme_g%C3%A9n%C3%A9tiquement_modifi%C3%A9

–        http://blogchsjd.arhm.fr/?p=158

–        http://g-snews.blogspot.be/2012/02/transhumanisme-2012-mettra-t-elle-fin.html

–        http://www.aixperiencelan.fr/forum/viewtopic.php?f=6&t=706

–        http://screencrush.com/iron-man-3-armor-guide/

–        http://www.philosciences.com/Formel/Cervordinateur.html

–        https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Purine_Nucleoside_Phosphorylase.jpg

–        http://www.grazia.fr/au-quotidien/news/les-smart-drugs-la-nouvelle-addiction-des-etudiants-520641

–        http://nanotechnologie-cancer.e-monsite.com/pages/plan/les-rappels/les-nanotechnologies.html

–        http://www.condmat.physics.manchester.ac.uk/imagelibrary/

–        http://www.supraconductivite.fr/en/index.php?p=supra-levitation-meissner-more#supra-intro

–        http://www.wikistrike.com/article-transhumanisme-des-cyborgs-pour-succeder-a-notre-espece-98251288.html

  1. Bibliographie

 

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  3. http://bebionic.com/the_hand
  4. http://www.bostonretinalimplant.org/index.php/our-companies/
  5. http://www.sarifindustries.com/fr/#/augmentations/vision/
  6. Séralini G-E., Génétiquement incorrect, Flammarion, Champs sciences, France, 2005.
  7. Fiévet C., Body hacking : Pirater son corps et redéfinir l’humain, éditions fyp, Présence, France, 2012.
  8. Vincent J-D. et Lledo P-M., Le cerveau sur mesure, Odile Jacob, sciences, France, 2012.
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  10. http://www.prothese-futur.sitew.com/Les_Neuroprotheses.C.htm#Les_Bioprotheses.B
  11. http://fr.wikipedia.org/wiki/Graph%C3%A8ne
  12. http://www.nouvo.ch/2013/03/le-graph%C3%A8ne-flashe-sur-la-molybd%C3%A9nite
  13. http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/sante/20100827.OBS9072/les-espoirs-d-une-cornee-biosynthetique.html
  14. Sciences et vie Junior, Dossier : Les pouvoirs étranges du son, Mondadori France, France, n°245 février 2010.
  15. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sens_(physiologie)
  16. Sciences et Vie Junior, Dossier : L’homme bionique, Mondadori France, France, n°231 décembre 2008.
  17. http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/10/06/cybersinges-grace-a-un-implant-dans-leur-cerveau-des-singes-bougent-un-bras-virtuel/
  18. http://2045.com/
  19. http://www.informationhospitaliere.com/actualite-4455-implant-cerebral-soigner-maladie-parkinson.html
  20. http://www.maxisciences.com/vision/des-rats-acquierent-un-sixieme-sens-grace-a-un-implant-cerebral_art28655.html
  21. http://www.maxisciences.com/%e9pilepsie/pilepsie-l-039-electricite-pourrait-permettre-de-ma-triser-certaines-crises_art26152.html
  22. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hormone
  23. https://fr.wikipedia.org/wiki/Enzyme
  24. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89rythropo%C3%AF%C3%A9tine#EPO_de_synth.C3.A8se
  25. Sciences et vie Junior hors-série, 100 mots-clés de la science d’aujourd’hui, Mondadori France, France, n°85 décembre 2010, p.38.
  26. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vectorisation
  27. Ferone G. et Vincent J-D., Bienvenue en Transhumanie, Grasset, Paris, 2011.
  28. Sciences et vie Junior hors-série, 100 mots-clés de la science d’aujourd’hui, Mondadori France, France, n°85 décembre 2010, p.54.
  29. Sciences et vie Junior hors-série, 100 mots-clés de la science d’aujourd’hui, Mondadori France, France, n°85 décembre 2010, p.89.
  30. http://fr.wikipedia.org/wiki/Microscope_%C3%A9lectronique
  31. http://fr.wikipedia.org/wiki/Microscope_%C3%A0_effet_tunnel
  32. http://www.lactualitechimique.org/larevue_article.php?cle=2113 (Article)
  33. http://www.nexans.be/eservice/Belgium-fr_BE/navigatepub_146417_-32599/Le_cable_supraconducteur_developpe_recemment_pour_.html

 

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Porte-parole de l’Association Française Transhumaniste : Technoprog, chercheur affilié à l’Institute for Ethics and Emerging Technologies (IEET). En savoir plus