Faudra-t-il aussi simuler les relations cerveau/intestins ?
Dans l'actualité scientifique du mois d'août, je retiens une série d'articles revenant sur cette découverte étonnante : une voie de communication bidirectionnelle existerait entre le cerveau et … nos intestins. Quelles conséquences pour ceux qui veulent modéliser voire simuler l'activité cérébrale ?
Publié le 1 septembre 2013, par dans « transhumanisme »
Dans l’actualité H+ de ce mois d’août, je retiens notamment un article de The Verge découvert à travers Le Monde.
Le Monde :
Article de The Verge :
Voici, je pense, qui intéresse au plus haut point tout ceux qui réfléchissent à l’hypothèse d’une Intelligence Artificielle forte, voire à celle du téléchargement de la pensée.
En effet, les articles du Monde ici cités reprennent diverses informations – notamment celles de l’article de The Verge, qui mettent en avant les surprenantes relations existant entre notre cerveau et … nos intestins.
Non seulement les milliers de milliards de bactéries qui le colonisent et avec lesquelles nous vivons en symbiose joueraient un rôle non négligeable dans la production, entre autre, de neurotransmetteurs essentiels, mais encore il existerait un canal d’échange bidirectionnel cerveau-intestin, l’un influençant l’autre.
Quel rapport avec l’AGI ou le mind uploading me demanderez-vous.
Et bien, c’est que ces deux champs de recherche utilisent à ce jour des tentatives de modélisation de notre propre fonctionnement cérébral. Seulement, dans ces modélisations, celle de l’européen Human Brain Project ou celles de l’américain BRAIN, il me semble que ce ne sont principalement que les neurones du cerveau qui soient pris en compte dans le modélisation.
Déjà, je trouve qu’il y a de quoi s’inquiéter du fait que les cellules gliales – dix fois plus nombreuses que les neurones – soient pour l’essentiel laissées de côté (au moins à l’origine du projet HBP), mais que vaudra la simulation si elle néglige des entrées aussi importantes ? Je reste impressionné à cette heure par cette citation du scientifique britannique concerné : « “The gut is really your second brain,” Greenblatt said. “There are more neurons in the GI tract than anywhere else except the brain.” »
De manière plus large, cela me renvoie aux conclusions que j’ai trouvé chez les neuroscientifiques (Damasio, Changeux, Edelman) selon lesquels la pensée consciente émerge d’un jeu de représentations rétroactives par le cerveau des informations provenant du corps : les émotions.
Selon ces conceptions, sans une simulation suffisamment fidèle des interrelations corps/cerveau, nous ne verrons pas surgir de la silicone l’équivalent des émotions, encore moins de pensée autonome, encore moins quelque chose que nous puissions assimiler à une conscience.
Il faudra donc que les progrès de la puissance de calcul et de simulation de nos machines tiennent toutes leurs promesses mais que nos scientifiques améliorent aussi considérablement leur travail de modélisation avant de voir émerger quoi que ce soit.
Still working …
Marc
Tweeter