La proclamation transhumaniste

Des penseurs h+ de renommée mondiale déconstruisent 10 allégations erronées sur le transhumanisme.

Publié le 19 mai 2024, par dans « transhumanisme »

Résumé

Les avancées de l’intelligence artificielle, l’essor des technologies biomédicales améliorant l’humain et la montée en puissance de l’industrie de la longévité ont aggravé les inquiétudes du public quant à l’existence humaine et à l’avenir.

La Proclamation Transhumaniste est une résolution collaborative visant à corriger les informations sur le transhumanisme.

Ici, des experts, des artistes et des partisans de renommée mondiale déconstruisent 10 allégations erronées.

Version originale en anglais : « The Transhumanist Affirmation« 

10 allégations réfutées.

Ce qu’est le transhumanisme et ce qu’il n’est pas.

La désinformation croissante à propos du transhumanisme de la part de ses critiques doit être identifiée, traitée et corrigée. Les distorsions autour du transhumanisme créent la confusion chez le grand public, les universitaires et les étudiants quant aux valeurs centrales qui guident les actions visant à améliorer la condition de chaque individu. Ces distorsions sèment la peur à l’égard des technologies transhumanistes alors qu’elles pourraient, en fait, amener des niveaux de prospérité presque inimaginables, des vies plus longues et en meilleure santé et des opportunités d’épanouissement dans un avenir radieux pour tous.

Clarification

Le transhumanisme est une philosophie qui porte sur les avancées scientifiques et technologiques qui changent nos vies, ainsi que  sur leurs effets potentiels pour transformer l’avenir de l’humanité pour le meilleur. Il promeut une approche interdisciplinaire évaluant à la fois les opportunités offertes par ces technologies et leurs dangers potentiels. Au cours des trois dernières décennies, le transhumanisme s’est développé en un mouvement mondial cherchant à améliorer la condition humaine : réduire ou éliminer la souffrance, la maladie, la mort, l’ignorance et l’agressivité.

Le transhumanisme s’efforce de surmonter les réflexes innés, comme la peur et la pensée stagnante, les préjugés qui entravent notre plein potentiel et les conflits sociaux et nationaux. Il y a un grand besoin de la perspective humanitaire qu’apporte le transhumanisme dans son objectif de comprendre les problèmes auxquels l’humanité est confrontée et de rechercher de manière proactive des solutions à nos problèmes. Il est essentiel d’être informé des avantages, des conséquences et des défis auxquels nous confrontent les progrès exponentiels de la science et de la technologie. À l’appui de cet objectif, les transhumanistes prônent et offrent l’accès à des connaissances fiables au profit des personnes à tous les niveaux de la société. La connaissance nous libère de la fausse autorité, nous donne le pouvoir de nous épanouir et nous éclaire quant à ce qui est le mieux pour nous-mêmes et pour notre société. Sans cette connaissance, l’humanité pourrait subir une perte très dangereuse. Le transhumanisme est une vision du monde importante qui doit être mieux comprise.

Une question philosophique

L’intégrité de la philosophie du transhumanisme repose sur l’uniformité et la cohérence de ses principes et valeurs. Les attributions erronées faites aux valeurs transhumanistes et le traitement inexact de l’information sur le transhumanisme sont préjudiciables pour des raisons épistémiques : ils manquent de respect à l’intégrité de la philosophie en produisant des croyances fausses et souvent mal justifiées. La Proclamation Transhumaniste est un document collaboratif visant à corriger les informations sur le transhumanisme.

LA PROCLAMATION TRANSHUMANISTE

1. Allégation : le transhumanisme ne profite qu’aux riches économies capitalistes.

Réponse : Les transhumanistes sont connus pour plaider en faveur de nouveaux types de systèmes économiques divers tels que les marchés mixtes, les marchés numériques, la gouvernance décentralisée écologique et distribuée, la démocratie directe, l’holacratie et les économies d’abondance.

Point clé : C’est une erreur de prétendre que le transhumanisme est intrinsèquement capitaliste. Il est également faux de laisser entendre que le capitalisme ne profite qu’aux riches « marchés libres » dans lesquels les innovateurs peuvent générer du profit en fournissant des biens et des services à des clients consentants. La croyance selon laquelle « seuls les riches profitent » pourrait être due aux associations avec la Silicon Valley et l’industrie technologique qui ont considérablement augmenté la richesse des personnes directement impliquées, créant la perception des « nantis et des démunis », même si les clients et les créateurs en profitent tous les deux. C’est un fait que les transhumanistes privilégient les systèmes qui soutiennent les objectifs du transhumanisme et sont souvent en désaccord pour savoir quels systèmes actuels leurs sont favorables.

2. Allégation : le transhumanisme est de la science-fiction ou une nouvelle religion.

Réponse : De nombreuses idées transhumanistes sont similaires à celles évoquées dans la science-fiction. La différence est que la science-fiction est l’art de raconter des histoires tandis que le transhumanisme est une philosophie. Le transhumanisme et la religion partagent une préoccupation quant aux origines de la vie et à l’évolution ; cependant, la religion est liée au pouvoir divin ou surnaturel tandis que la philosophie repose sur la raison et la pensée critique.

Point clé : Le rôle de toute philosophie est d’étudier et de tenter de répondre aux questions fondamentales autour de la condition humaine. Le transhumanisme explore les progrès de la science de la longévité et de l’évolution en bonne santé ainsi que de la technologie de l’IA, de l’IAG, de la biotechnologie et de la nanotechnologie. Le transhumanisme aborde également la question de la conscience et la psychologie de l’être humain, ce que signifie être humain et comment les progrès de la science et de la technologie affectent l’humanité de manière bénéfique et nuisible. Le transhumanisme s’intéresse à l’humanité d’aujourd’hui et à son avenir – à moyen et à long terme. Par conséquent, le transhumanisme ne représente intrinsèquement ni une nouvelle foi – laïque ou religieuse – ni un affront, une alternative ou un remplacement à la religion dans ses principes normatifs sur ce qui constitue l’épanouissement humain et la possibilité de trouver un sens à notre vie actuelle et au monde immanent à travers une condition humaine élevée.

3. Allégation : Le transhumanisme croit que la technologie peut tout arranger (l’« approche solutionniste technocratique »).

Réponse : Le transhumanisme est une émanation indirecte du siècle des Lumières (XVIIe-XVIIIe siècles), également connu sous le nom d’âge de la raison, lorsque les domaines scientifiques ont commencé à guider la philosophie en matière de questionnement analytique, d’observation empirique et de raisonnement efficace[7]. Ces compétences façonnent un optimisme pratique dans la résolution de problèmes fondée sur la raison, et non sur des hypothèses basées sur la magie ou sur la seule technologie[7], mais la raison montre également qu’une dépendance excessive à l’égard de la technologie peut conduire à des écueils cachés ou inattendus.

Point clé : Le transhumanisme promeut l’utilisation éthique de la technologie et l’évaluation raisonnable des problèmes, plutôt que de placer la charge de la preuve d’un côté ou de l’autre[8][9]. Le transhumanisme soutient également la prospective afin de développer des stratégies pour résoudre de nombreux problèmes supposés insolubles de l’humanité. L’enthousiasme des transhumanistes pour le progrès technologique, l’IA et la singularité ne signifie pas qu’il existe chez eux un consensus sur le fait que la technologie puisse tout résoudre. Des éthiciens de l’intelligence artificielle prudents à l’égard de la technologie sont des membres actifs du mouvement transhumaniste[10]. Le transhumanisme ne propose pas de solution miracle aux problèmes d’aujourd’hui ou de demain.

4. Allégation : Les transhumanistes manquent de diversité et sont tous des hommes blancs élitistes.

Réponse : Le transhumanisme s’intéresse à la substance des idées plutôt qu’à l’identité des individus qui les proposent. Il n’y a jamais eu de discrimination fondée sur le sexe, la race et/ou l’origine ethnique. La vérité transcende les accidents de naissance et repose sur la réalité objective, et non sur les particularités biologiques de ceux qui la recherchent. La première organisation transhumaniste était dirigée par une présidente. Les documents transhumanistes[11], notamment la Déclaration transhumaniste, la FAQ et le Manifeste, incluent des voix d’horizons divers. Au cours des dernières décennies, le transhumanisme s’est développé en tant que mouvement mondial en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe et en Australie.

Point clé : La validité d’une idée ne dépend pas du sexe ou de l’origine ethnique de la personne qui la présente. Cette idée reçue est peut-être due aux nombreux articles affirmant que des entrepreneurs technologiques de renommée mondiale[12] sont de grands transhumanistes. S’ils sont souvent respectés pour leurs innovations technologiques et qu’ils soient ou non transhumanistes, ils ne sont pas directement impliqués dans le transhumanisme.

5. Allégation : les transhumanistes veulent laisser la biologie derrière eux.

Réponse : Les transhumanistes sont attachés à la vie et veulent vivre longtemps et en bonne santé. Ils soutiennent une utilisation éthique des interventions biomédicales pour guérir les maladies, le vieillissement et, en fin de compte, la mort. Certains pensent que guérir la mort implique une transition vers un état post-biologique, tandis que d’autres sont sceptiques pour des raisons liées aux problèmes de l’identité personnelle, de la nature de la conscience et de la désirabilité de cette transition. Les transhumanistes ont des points de vue divers sur les voies posthumaines possibles, et télécharger sa conscience sur une machine n’en est qu’une. Tous les transhumanistes ne souhaitent pas le téléchargement de l’esprit. Certains sont des éthiciens de l’IA qui discutent des avantages et des obstacles liés à l’intégration de l’IA avec l’émulation du cerveau entier.[13] Et beaucoup ne sont pas pressés de télécharger et préfèrent vivre dans des corps rajeunis qui seront soit biologiques soit prothétique et biocompatible.

Point clé : Le transhumanisme suggère que le substrat biologique peut être amélioré grâce à des interventions biomédicales qui ralentissent et potentiellement guérissent les maladies biologiques. Cela ne veut pas dire que tous les transhumanistes veulent abandonner complètement le substrat biologique, mais qu’à l’heure actuelle, nous sommes des animaux biologiques et que notre biologie doit être prise en compte et soignée pour vivre longtemps et en bonne santé. Un jour, nous pourrions vivre dans l’espace ou dans des environnements simulés en tant qu’humains avancés, posthumains et avatars, mais nous n’abandonnerons pas forcément tous notre corps biologique.

6. Allégation : le transhumanisme est identique au singularitarisme et au long termisme.

Réponse : Le singularitarisme ou le long-termisme ne sont pas équivalents au transhumanisme. Ils ont des objectifs différents qui ne doivent pas être regroupés[14] car cela entraîne une confusion sur la philosophie du transhumanisme. Bien qu’il existe des différences évidentes entre ces philosophies, deux similitudes qu’elles partagent pourraient être les suivantes : (1) le futur pourrait devenir radicalement différent du présent, et (2) ce futur différent pourrait regorger de bénéfices ou de dangers énormes et nous devons en tenir compte dès maintenant pour garantir des résultats positifs.

Point clé : Le singularitarisme et le long-termisme sont des théories différentes qui reposent sur différentes approches du progrès technologique et de l’avenir. Ces deux termes doivent être différenciés.

● Le singularitarisme[15] estime que la superintelligence peut advenir comme une singularité technologique. La théorie de la singularité technologique[16][17][18] fait référence à un moment où la super intelligence artificielle (ASI) apparaît. Certaines formes de singularitarisme estiment que des changements à grande échelle sont inévitables. La théorie de la singularité technologique telle que définie ici est acceptée par la plupart des transhumanistes, mais pas par tous, et les circonstances dans lesquelles cela pourrait se produire diffèrent. Par exemple, plutôt qu’une courbe exponentielle rapide ou un point de rupture à un moment précis dans le temps, cela pourrait se produire au fil du temps ou par poussées au fil du temps.[19]

● Le long-termisme[20] suggère que la priorité morale absolue pour toute l’humanité est d’agir pour influencer positivement sur l’avenir à long terme plutôt que sur les questions d’aujourd’hui ou d’avenir à court terme. Son approche théorique de la vie et de l’avenir partage certaines similitudes avec le transhumanisme pour viser de manière responsable un avenir positif ; les objectifs contrastés témoignent d’intentions très différentes. Le transhumanisme valorise toute l’humanité – présente et future –  et soutient l’intégration de perspectives tournées vers l’avenir dans les processus décisionnels d’aujourd’hui.

7.Allégation : Le transhumanisme recherche l’idéal de perfection.

Réponse : Le terme « perfection »[21] n’est pas un terme utilisé par le transhumanisme pour parler de l’avenir de l’humanité.[22] Généralement, la perfection suggère un point final indépassable au-delà duquel on ne peut plus progresser. Cela implique également qu’il existe une seule et meilleure option. À l’inverse, le transhumanisme suggère qu’améliorer continuellement nos vies, devenir plus informés et plus sages sont des attributs importants.[23] Si l’avenir change, les humains changeront également ; par conséquent, la perfection ne rentre pas dans le cadre du transhumanisme.

Point-clé : la perfection est un état statique et la recherche de la perfection entraîne souvent des attentes irréalistes, la peur de l’échec et des occasions manquées d’apprentissage et de croissance. À cet égard, il s’agit d’une approche opposée à une valeur fondamentale du transhumanisme qui recherche un progrès perpétuel pour surmonter les obstacles et envisager les conditions de l’épanouissement humain.

8. Allégation : le transhumanisme est né de l’eugénisme.

Réponse : Le transhumanisme n’est pas associé à « l’eugénisme ».[24] L’eugénisme est la modification délibérée de la génétique d’une population par tous les moyens, qu’il s’agisse de l’interdiction des mariages consanguins ou de la thérapie génique germinale. Cette accusation, lorsqu’elle est faite sans définition précise du mot “eugénisme”, est parfois utilisée pour laisser entendre que les transhumanistes sont associés aux crimes nazis destinés à produire une « race maître ». Les transhumanistes privilégient aujourd’hui les manipulations génétiques avec de nouvelles technologies telles que CRISPR-cas9 et Car-T pour guérir les maladies. Ce qui définit l’eugénisme immoral, c’est qu’il est coercitif et pratiqué sans tenir compte de la qualité de vie des individus.

Point-clé : L’accusation d’eugénisme pourrait faire référence à l’utilisation du terme « transhumanisme » dans un essai sur l’évolution humaine publié en 1957[25], à une époque où le terme « eugénisme » était populaire.[26] Sans aucun rapport avec cela, la philosophie codifiée du transhumanisme tel qu’il existe aujourd’hui[27] a été publiée en 1990 en utilisant les concepts de « valorisation humaine » sans référence à l’eugénisme. Les termes « transhumain », « transhumaniser » et « transumanar » ont une étymologie et une histoire diverses, qui ne se rapportent pas toutes au transhumanisme en tant que philosophie, vision du monde, ou mouvement culturel.[28]

● Sous-allégation : Une définition plus large du mot “eugénisme” qui inclut le génie génétique délibéré ou coercitif, s’applique bel et bien au transhumanisme.

○ Contre-allégation : Le transhumanisme s’oppose à la sélection contrainte de n’importe quelle population, y compris via génie génétique coercitif. Le transhumanisme défend les principes de liberté morphologique et d’utilisation volontaire et démocratique du génie génétique[29], ce qui est extrêmement différent de l’application forcée de l’eugénisme pour contrôler les gens et la société.[30][31][32][33]

9. Allégation : la liberté morphologique défendue par le transhumanisme est immorale.

Réponse : La liberté de modifier son corps est essentielle non seulement au transhumanisme, mais aussi à toute future société démocratique. Son principe établit un cadre central de droits menant à la liberté morphologique, montrant comment elle implique et est impliquée par d’autres droits importants.[34] L’argument le plus convaincant en faveur de l’acceptation d’un droit fondamental à la liberté morphologique est peut-être celui de nous protéger de la biomédecine coercitive. La liberté morphologique est le droit des individus (sous consentement éclairé) de choisir d’améliorer leur corps et le droit de ne pas être contraint de l’améliorer.[35]

Point-clé : les arguments contre la liberté morphologique prétendent qu’elle place les gens dans une situation difficile face à des situations potentiellement problématiques telles que les questions morales du bien et du mal, ce que signifie être humain, la morphologie du corps et la préservation de notre espèce. Ces arguments comprennent :

● Sous-allégation : la liberté morphologique est moralement répréhensible car il est contraire à la nature humaine de modifier ou d’améliorer les traits génétiques.[36]

○ Contre-allégation : Cette affirmation implique qu’il existe une moralité invariante, identique dans tous les détails, dictée par la nature humaine à chaque individu hors de tout contexte et pour toute l’humanité. Le transhumanisme soutient la liberté de choix pour tous plutôt qu’une conception imposée de la nature de la morale, en particulier le choix de les améliorer pourrait réduire le risque et bénéficier aux personnes souffrant de maladies héréditaires et sauver des vies.

● Sous-allégation : L’amélioration biotechnologique altère le « facteur X », une théorie qui suggère que la génétique humaine constitue la base de la dignité humaine et ne doit pas être altérée.[37]

○ Contre-allégation : Le transhumanisme soutient la dignité telle que théorisée par Aristote, selon laquelle la dignité de « l’homme [humain] magnanime » ne provient pas de caractéristiques innées mais de choix et de vertus[38] et le concept classique bien ancré de Pic de la Mirandole de la dignité humaine comme capacité de l’humanité à se changer.[39 ] Les deux philosophes, à des siècles de distance, considéraient la dignité humaine comme des caractéristiques pouvant être acquises par la transformation.

● Sous-allégation : les modifications pourraient avoir des conséquences irréversibles sur l’espèce humaine.

○ Contre-allégation : Il s’agit d’une préoccupation légitime et justifiée, qui implique que des méthodes de modifications éthiques et prudentes doivent être utilisées ; Toutefois, de tels arguments ont clairement des limites. Des modifications génétiques germinales qui sont allées trop loin dans une direction [40][41] pourraient également être inversées. Les chromosomes pourraient être conçus pour être activés ou désactivés et la nanomédecine pourrait atténuer les structures moléculaires afin de contrer les problèmes inattendus, malsains ou injustifiés qui pourraient affecter l’espèce humaine.

● Sous-allégation : l’amélioration humaine mène à  améliorer les humains pour qu’ils deviennent quelque chose d’autre qu’humain.

○ Contre-allégation : Tout au long de l’histoire, les humains ont continuellement modifié leur environnement, leurs comportements et même leur propre biologie pour répondre à leurs besoins, relever les défis et poursuivre leurs objectifs.[42] Le transhumanisme soutient que l’amélioration pourrait augmenter la qualité de vie, qui peut être considérée comme un mode d’expression de soi ainsi qu’une vertu respectée et cultivée. Empêcher l’auto-transformation est en soi opposé aux aspirations humaines. Le transhumanisme reconnaît également que nous devons être conscients que ces avancées puissent être utilisées à des fins malveillantes.[43]

10. Allégation : le transhumanisme veut jouer à « Dieu ».

Réponse : Le transhumanisme ne cherche pas à être une autorité supérieure pour jouer à « Dieu ». Le transhumanisme recherche en réalité l’utilisation éthique de la technologie et de la science fondée sur des preuves pour atténuer ou éliminer les aspects négatifs de la condition humaine. Cette affirmation injustifiée a été utilisée pour susciter la peur et l’angoisse du public à l’égard du transhumanisme. Qu’il y ait ou non un ou des dieux, il est de notre responsabilité de prendre en charge notre avenir.

Point clé : Parce qu’il n’existe pas un seul Dieu unique reconnu parmi toutes les sociétés de l’humanité, présentes ou passées, il n’y a pas de Dieu unique que le transhumanisme chercherait à imiter. De plus, l’idée de « jouer » implique que la cause transhumaniste est irrévérencieuse, fantaisiste ou arrogante dans sa connaissance de ce que Dieu veut. À l’inverse, les transhumanistes sont extrêmement sérieux quant à l’amélioration de la condition humaine grâce aux technologies affirmant la vie et à l’innovation humaine.

● Fait : le transhumanisme défend la liberté d’une personne de choisir des interventions biomédicales telles que la thérapie génique CRISPR-Cas9 pour éliminer les cellules dangereuses et mortelles et d’utiliser de manière éthique la technologie et la science fondée sur des preuves pour vaincre des maladies physiques telles que les cancers, le diabète, les maladies cardiaques et cognitives. des dysfonctionnements tels que la démence et la maladie d’Alzheimer, ainsi que des troubles psychologiques tels que la dépression, l’anxiété et la psychose.

● Fait : le transhumanisme plaide pour que les gens contrôlent leur propre santé et leur longévité grâce à : des améliorations et des interventions biomédicales destinées à prévenir, traiter ou atténuer les maladies; des agents pharmacologiques pour améliorer les fonctions cognitives; et des appareils et applications portables pour surveiller les maladies physiologiques, telles que les maladies cardiovasculaires , l’hypertension et les troubles musculaires ainsi que les altérations de l’humeur psychologique.

● Fait : Le transhumanisme comprend que la durée de vie humaine est limitée, mais que prolonger la durée de vie au-delà de la limite actuellement connue de 122,3 ans est non seulement possible, mais bénéfique pour toute l’humanité.

Remerciements :

Ce projet est le fruit des  efforts de ceux qui valorisent la philosophie et les perspectives positives pour l’avenir de l’humanité. Merci à Natasha Vita-More pour avoir développé le projet. Un remerciement spécial à Nell Watson, Max More, Anders Sandberg, David Wood, Edward Hudgens, Marc Roux, Ojochogwu Abdul et Susan Schneider pour leurs précieuses contributions.

Aidez à soutenir ce projet via l’organisation éducative Humanity Plus, Inc. (Humanity+) 501(c)(3) en faisant un don ou en devenant membre. Merci!


Notes :

[1] The digital economy: Challenges and opportunities in the new era of technology and electronic communications – ScienceDirect

[2] Radical Abundance: How a Revolution in Nanotechnology Will Change Civilization 

[3] Viridian Manifesto: Technoprogressive and Ecological Proposals 

[4] Sustainable Superabundance: A Universal Transhumanist Invitation et RAFT 2035: Roadmap to Abundance, Flourishing, and Transcendence, by 2035 

[5] Holacracy – Wikipedia

[6] Projects & Proposals – Deepfunding

[7] Technoscience, transhumanism, telos

[8] The Proactionary Principle [More]

[9] Proactionary Principle – H+Pedia (hpluspedia.org)

[10] The Supermoral Singularity

[11] Humanitarian Transhumanism — Humanity+ (humanityplus.org)

[12] Attributions to world famous technology entrepreneurs

[13] Artificial You: AI and the Future of Your Mind

[14] https://benthams.substack.com/p/against-tescrealism

[15] Singularitarianism – Wikipedia

[16] The Coming Technological Singularity (sdsu.edu)

[17] The Singularity Is Nearer: When We Merge with Computers

[18] An overview of models of technological singularity

[19] Singularity « the Kurzweil Library + collections

[20] Longtermism – Wikipedia

[21] Perfection Definition & Meaning – Merriam-Webster

[22]Demystifying transhumanism and the promise of amortality

[23] The Transhumanist Declaration  [Humanity+]

[24] Eugenics | Center for Genetics and Society

[25] British Evolutionary Biologist & Writer | Britannica

[26] Eugenics | Definition, History, & Facts | Britannica

[27] Philosophy of Transhumanism

[28] Report+on+the+Meaning+of+Transhuman.pdf

[29] Recommendations on human genome editing for the advancement of public health

[30] Genetic Engineering (genome.gov)

[31] Human Enhancement: Scientific and Ethical Dimensions of Genetic Engineering, Brain Chips and Synthetic Blood | Pew Research Center

[32] Vaccine Timeline | History of Vaccines

[33] An Introduction to Biotechnology – PMC

[34] Morphological freedom – Wikipedia

[35] « Morphological Freedom – Why We Not Just Want it, but Need It

[36] The Case Against Perfection: Ethics in the Age of Genetic Engineering 

[37] Our Posthuman Future, Chapter on “Human Dignity”

[38] « Nicomachean Ethics » in Book IV, Chapter 7-9

[39] Oration on the Dignity of Man

[40] https://www.nature.com/articles/d41586-023-03435-2

[41] Control of mammalian gene expression by modulation of polyA signal cleavage at 5′ UTR | Nature Biotechnology

[42]Epoch of plasticity: The metaverse as a vehicle for cognitive enhancement[43] Risks and benefits of human germline genome editing: An ethical analysis

Porte-parole de l’Association Française Transhumaniste : Technoprog, chercheur affilié à l’Institute for Ethics and Emerging Technologies (IEET). En savoir plus