Le transhumanisme à travers le prisme du handicap : une nouvelle perspective
Tous handicapés ? Le transhumanisme comme outil de remédiation universelle
Publié le 29 septembre 2024, par dans « Homme augmenté »
NB: Cet article, rédigé par une IA, est issu du compte rendu que le correspondant de l’AFT sur Paris a tiré de la conférence-débat tenu le 7 septembre 2024 : “Transhumanisme et handicap – Avec Vincent Billard”.
Vincent Billard, philosophe contemporain, propose une réflexion novatrice sur le transhumanisme en le considérant sous l’angle du handicap. Cette approche, née de son expérience personnelle avec sa fille sourde profonde de naissance, offre un éclairage original sur les débats entourant l’amélioration humaine et la définition même du handicap.
La surdité comme point de départ
Vincent Billard souligne que 15% des enfants sourds naissent de parents entendants, créant ainsi une tension entre la vision médicale de la surdité comme un handicap à « réparer » et la culture sourde qui la considère comme une simple différence. L’implant cochléaire, dont bénéficie sa fille, illustre parfaitement cette dualité : une prouesse technologique pour certains, une menace pour l’identité sourde pour d’autres.
Cette réflexion sur la « réparation » de la surdité ouvre la voie à une discussion plus large sur le transhumanisme et ses objectifs. Billard fait remarquer que la communauté sourde, notamment à travers les Deaflympics, refuse souvent d’être catégorisée comme handicapée, préférant se voir comme une minorité linguistique et culturelle.
Repenser le handicap
L’auteur invite à reconsidérer la notion même de handicap. Il met en avant l’évolution du vocabulaire, passant d' »infirme » à « personne en situation de handicap », soulignant ainsi le caractère contextuel et potentiellement temporaire de certaines limitations. Cette approche permet de voir le handicap non pas comme une caractéristique intrinsèque à l’individu, mais comme le résultat d’une inadéquation entre les capacités d’une personne et son environnement.
Billard pousse plus loin cette réflexion en proposant de renverser la perspective : et si nous étions tous, d’une certaine manière, en situation de handicap ? Cette idée ouvre la voie à une nouvelle interprétation du transhumanisme.
Le transhumanisme comme remédiation universelle
Plutôt que de voir le transhumanisme comme une quête d’amélioration motivée par l’hubris ou le capitalisme, Billard suggère de le considérer comme une réponse à une « situation de handicap général » de la condition humaine. Dans cette optique, toute limitation de nos capacités pourrait être vue comme un handicap relatif auquel le transhumanisme chercherait à remédier.
Cette perspective permet de repenser des critiques courantes du transhumanisme. Par exemple, l’allongement de la durée de vie en bonne santé ne serait plus vu comme une amélioration superflue, mais comme une remédiation à un handicap inhérent à la condition humaine. De même, la suppression de la douleur deviendrait une réponse légitime à une limitation universelle plutôt qu’un caprice technologique.
Implications éthiques et sociétales
Cette nouvelle approche soulève des questions éthiques importantes. Billard évoque le concept de « dictature de la norme » et de « validisme », qui consistent à considérer comme inférieures les personnes ne correspondant pas aux standards de capacité dominants. Le transhumanisme, dans cette perspective, pourrait devenir un outil pour décentrer notre point de vue et développer une vision plus égalitaire de la diversité humaine.
L’auteur introduit également la notion de « transcapacitisme », qui propose d’accepter et de valoriser des capacités différentes de la norme, même si elles peuvent apparaître de prime abord comme des diminutions. Cette approche encourage une plus grande tolérance et une ouverture à la différence.
Cependant, cette vision soulève aussi des dilemmes éthiques complexes. Billard mentionne le cas de parents sourds souhaitant avoir un enfant sourd, illustrant les tensions entre le libre choix individuel et les considérations éthiques collectives. Il évoque également le concept de paternalisme étatique, où l’État impose certaines normes pour le bien supposé des citoyens, et ses limites face à une approche plus libertarienne du transhumanisme.
Conclusion
La réflexion de Vincent Billard offre une perspective rafraîchissante sur le transhumanisme en le replaçant dans le contexte plus large du handicap et de la diversité humaine. En considérant la condition humaine elle-même comme une forme de handicap universel, il propose de voir le transhumanisme non pas comme une quête d’amélioration, mais comme une tentative de remédiation à nos limitations collectives.
Cette approche permet de dépasser certaines critiques traditionnelles du transhumanisme tout en soulevant de nouvelles questions éthiques. Elle invite à repenser notre rapport à la norme, à la différence et à l’amélioration humaine dans une société en constante évolution technologique.
En définitive, Billard nous encourage à voir la technologie comme « l’extraordinaire devenu réalité », ouvrant de nouvelles possibilités pour redéfinir notre humanité et notre rapport au monde. Cette vision du transhumanisme comme outil de remédiation universelle offre un cadre de réflexion stimulant pour aborder les défis éthiques et sociaux que pose l’évolution technologique de l’être humain.
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