« Médecine et Transhumanisme » : Montpellier – 16 janvier 2026
Comment les professionnels de santé envisagent-ils le transhumanisme ?
Publié le 7 décembre 2025, par dans « Immortalité ? • Nos actions • __Amélioration des capacités humaine • __Longévité radicale • __Politique, droit, société »
Dans la perspective du lancement du prochain grand débat national sur la révision des lois de bioéthique, qui doit commencer au premier semestre 2026, l’AFT-Technoprog vous invite à un cycle de tables-rondes sur le thème « La médecine et le transhumanisme » qui doit se dérouler, en France tout le long de l’année (Montpellier, Nantes, Strasbourg, Lyon, Paris …).
La première date est arrêtée à Montpellier, le 16 janvier 2026 (20h-22h), à la Salle Pétrarque

Dans les débats sur le transhumanisme, les médecins, comme souvent les chercheurs en biologie, font en général preuve de la plus grande prudence, voire comptent parmi ceux qui expriment des critiques sévères à l’encontre de ce mouvement de pensée qui prétend “améliorer la condition biologique de l’humain” au moyen de la technique.
Comment leur donner tort ? Leur choix professionnel les engage à se préoccuper de la santé de leurs patients, avec toujours ce souci : “Primum non nocere” (D’abord ne pas nuire). Or, les transhumanistes s’adressent aussi bien à des gens bien portant, en considérant qu’ils pourraient aller mieux. Mais en biologie comme en médecine, le plus, et même le mieux ne risquent-ils pas d’être l’ennemi du bien ?
D’autre part, il n’est pas faux de dire que la grande majorité des transhumanistes ne sont pas des biologistes, et encore moins des médecins. Bien souvent, ce sont des philosophes, ou des informaticiens. Les praticiens, eux, sont au contact direct de situations très concrètes, de personnes qui souffrent et dont les besoins sont de très loin prioritaires. En regard, les transhumanistes ne donnent-ils pas l’impression de véhiculer des pulsions infantiles avec leurs désirs de longue vie, de dépassement ou de plaisirs sans cesse renouvelés ? Les médecins n’auraient pas à se préoccuper de ceux-là qui, au contraire d’être des patients, seraient plutôt des impatients immatures.
Et pourtant, il y a des médecins transhumanistes, et de plus en plus de biologistes s’intéressent notamment à la compréhension du vieillissement, voire aux possibilités de le contrôler. En effet, disent-ils, la plupart des maladies qui finissent pas nous tuer sont liées au vieillissement. Plutôt que de les traiter une par une quand il est déjà trop tard, nous devrions nous attaquer à leur cause commune le plus tôt possible.
Mais ce n’est pas tout. Que des personnes utilisent des pratiques médicales pour rechercher une amélioration de leurs capacités physiques mentales, cela est un constat depuis la plus haute antiquité. Or, plutôt que de laisser ces gens faire seuls des expérimentations parfois risquées, nos systèmes médicaux pourraient encadrer ce qui correspond à une véritable demande sociale. Là aussi, ne voudrait-il pas mieux intervenir avant que les impatients ne deviennent de véritables patients ? D’autant plus que tout cela a un coût, aussi bien en termes d’efficacité économique que de souffrances humaines.
Par ailleurs, ceux qui peuvent se le permettre n’attendent pas que le système médical prennent en charge les possibilités d’amélioration biologiques. Ils partent dans des cliniques privées, éventuellement dans des pays où la réglementation n’est pas trop regardante, pour s’offrir les meilleurs services existants – quitte parfois à jouer les cobayes de nouvelles expérimentations.
Face au développement d’un transhumanisme à plusieurs vitesses, l’institution médicale et les pouvoirs publics n’ont-ils pas d’autres choix que de fermer les yeux ? En réalité, l’histoire n’a-t-elle pas montré autre chose ? Quand des technologies médicales sont mises au point et qu’elles semblent correspondre à une réelle demande de nos sociétés, elles finissent par être adoptées et elles sont souvent, in fine, rendues accessibles au plus grand nombre, quitte à améliorer notre biologie au-delà de la simple “réparation” . Les vaccins ne font-ils pas plus que nous soigner ? Les contraceptifs ne transforment-ils pas notre biologie ? Les pacemakers ne participent-ils pas d’une certaine cyborgisation des corps humains ?
Alors, transhumanisme ou pas transhumanisme ? Quelles peuvent être les positions des médecins face à ces nouvelles possibilités ? Comment recevoir des personnes en demande, à la recherche d’une santé telle qu’elle est définie par l’OMS, celle d’un complet bien-être physique, mental et social ? Comment faire la part des demandes qui sont au fond légitimes ? Comment fixer les priorités, humaines comme budgétaires ? Comment garantir les besoins médicaux tout en restant ouverts à l’évolution des techniques et aux changements de nos sociétés ?
Nous vous invitons à en débattre en échangeant avec nos invités :
- Michele DIANA, chirurgien et chercheur translationnel en nouvelles techniques et technologies chirurgicales, Genève.
- Yann QUINTILLA, psychiatre, co-fondateur ThIA Santé Mentale, Montpellier.
- Nous espérons également un représentant de l’Espace de Réflexion Éthique de la Région Occitanie.
Animation : Marc Roux, président de l’AFT-Technoprog