TransVision 2024 (compte-rendu)
Le XVIIe congrès international du transhumanisme s’est tenu à Utrecht, aux Pays-Bas, du 19 au 21 janvier 2024.
Publié le 18 février 2024, par dans « Nos actions »
Le XVIIe congrès international du transhumanisme s’est tenu à Utrecht, aux Pays-Bas, du 19 au 21 janvier 2024. Il a réuni une centaine de personnes sur ces trois jours qui ont pu assister à près d’une vingtaine de conférences et tables-rondes, ainsi que participer activement à plusieurs ateliers.
Vous pouvez retrouver toutes les informations liées à cet événement sur le site de TransVision : https://transvision-conference.org/ .
Nous avons été particulièrement bien accueillis sous les voûtes de In de Ruimte, au cœur du vieil Utrecht, sur les bords des canaux, et sous la neige le premier jour ! L’ambiance, à la fois studieuse et décontractée, a été propice à de très nombreux échanges. De même dans les pubs où nous avons fini nos soirées !
Les vidéos de l’ensemble des présentations sont ou seront disponibles, que ce soit sur la chaîne YouTube de HEALES (pour la première journée, dédiée à l’usage de l’IA pour la longévité), ou sur la chaîne YouTube de l’AFT-Technoprog pour les deux dernières journées.
La manifestation a également donné lieu à la publication d’un grand article double-page dans De Telegraaf, l’un des principaux journaux néerlandais.
Sur le fond, cinq grands thèmes ont été abordés : 1/ le passé et le futur du mouvement transhumaniste ; 2/ Le futur du cerveau et de la pensée ; 3/ Les possibilités de réjuvénation (longévité) ; 4/ L’avenir de l’IA, et 5/ Comment rendre le transhumanisme accessible à tous.
Voici la liste des interventions :
- Natasha Vita-More (Humanity+) : « Eloquent Neuroplasticity: Beyond Bias, Theoretical Twist, Pernicious Prattle »
- Anders Sandberg (Future of Humanity Insitute) : « When is the future? Some musings on transhumanism, timing, foresight, and shaping the future »
- Christopher Coenen (Institute for Technology Assessment and Systems Analysis) : « Futures of transhumanism in an atavistic world – a historical perspective »
- Beatrice Erkers (Foresight Institute, COO and Director of Existential Hope) : « Navigating Our Future with Existential Hope »
- Randal Koene (neuro-scientifique, neuro-ingénieur, et co-fondateur de carboncopies.org) : « The case for a standardized WBE challenge, being concrete about whole brain emulation and mind uploading »
- Marc Roux (président de l’Association Française Transhumaniste – Technoprog) : « A mental enhancement that respects human rights »
- Didier Coeurnelle (co-fondateur de HEALES & Association Française Transhumaniste – Technoprog) : « How to Better Share and Use Health Data for Healthy Longevity? »
- Brenda Ramokopelwa (Afro Longevity) : « Longevism in South Africa »
- David Wood (London Futurists) : « Longevity Escape Velocity: Getting there sooner »
- Aimen Taimur (Tilburg Institute for Law, Technology and Society) : « Mind Reading AI & Cognitive Manipulation: A Rights-Based Threat Assessment »
- Otto Barten (Existential Risk Observatory) : « Reducing existential risk by informing the public debate »
- Lou de Kerhuelvez (Foresight Institute) : « AI Alignment: Challenges & Hope »
- James Hughes (Executive Director of the Institute for Ethics and Emerging Technologies and associate provost at the University of Massachusetts Boston) : « The Technoprogressive Declaration After Ten Years »
- Sandrine Ngatchou (Cybersecurity Tech Lead.) : « What about the black body in a racial context in the field of assisted reproductive technologies? »
- Matthew Dennis (assistant professor in ethics of technology at TU Eindhoven) : « The Spectrum of Enhancement »
Parmi les très nombreuses idées échangées, nous pouvons retenir notamment celle de travailler sur les récits. Il apparaît comme crucial d’être capable de développer des histoires qui montrent de manière convaincante que le futur prôné par les transhumanistes et les longévitistes peut être désirable. Et nos récits doivent aussi permettre de combattre les discours opposés qui caricaturent la pensée et le mouvement transhumaniste.
De la même manière, après que les transhumanistes ont été les premiers à conceptualiser la notion de risques existentiels, il importe de développer un discours et des projets d’espoirs existentiels (« existentiel hopes »). Par exemple, il ne faut pas seulement penser des neuro-droits protecteurs, mais il nous faut aussi des neuro-droits libérateurs.
D’autre part, il importe pour les transhumanistes d’être capables de travailler avec d’autres groupes ou communautés qui ont des intérêts partagés, comme les mouvements féministes, LGBTQ+, les anti-spécistes, les altruistes efficaces, les promoteurs du logiciel libre, etc.
Il apparaît également de plus en plus nécessaire d’ouvrir les discussions autour des problématiques transhumanistes à un niveau interculturel international car c’est l’humanité entière qui est concernée.
Concernant plus spécifiquement les perspectives longévitistes, diverses initiatives ont été lancées pour essayer de mettre l’IA à leur service. Tout l’atelier du vendredi après-midi a été consacré à cette question.
Sur l’IA en particulier, la difficulté de réussir « l’alignement » de l’IA a été largement discutée, différentes pistes étant explorées, depuis des systèmes de contrôle de l’IA par l’IA, jusqu’à l’idée d’implémenter dans l’IA des concepts comme … l’amour !
Plusieurs effets positifs ont déjà émergé à la suite de ces rencontres. Nos amis néerlandais, pour qui cet événement a d’abord été organisé, en ont profité pour relancer des perspectives de structuration du mouvement transhumaniste dans leur pays. D’autre part, nous avons déjà un candidat pour l’organisation du prochain congrès TransVision. Celui-ci pourrait avoir lieu en Suède !
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