Les transhumanistes souhaitent lutter contre le vieillissement afin de vivre beaucoup plus longtemps en bonne santé. Et si mourir devenait non plus une contrainte mais bien plutôt un choix ?
On entend souvent dire que les transhumanistes recherchent l’« immortalité ».
Cette formulation est inexacte, car l’immortalité est un concept qui renvoie à la métaphysique. Or, ici, le but est on ne peut plus concret : ralentir le vieillissement humain, et pourquoi pas, à terme, le stopper complètement, voire le rendre réversible. Nous préférons donc parler d’amortalité, ou d’allongement radical de la durée de vie en bonne santé.
Précisons d’emblée qu’il ne s’agit en aucun car de forcer les gens à vivre 100 ans de plus, voire sans limitation de durée. Simplement, mourir doit devenir un choix (une possibilité pour ceux qui le souhaitent), et non plus une contrainte. Une mort choisie et non une mort subie.
Certains considèrent leur vie comme pesante et ennuyeuse, et ne souhaitent pas spécialement la prolonger. D’autres, au contraire, n’auraient pas trop de 1 000 ans pour faire tout ce qu’ils désirent : tant de choses à découvrir, apprendre, expérimenter, créer… Les transhumanistes appartiennent à cette seconde catégorie.
De nombreux projets sont en cours pour étudier le vieillissement et les possibilités de le ralentir. On peut citer la filiale Calico de Google/Alphabet, ou la fondation SENS du gérontologue Aubrey de Grey. De façon plus neutre, de nombreux laboratoires s’intéressent à l’étude du vieillissement en tant que mécanisme biologique, pour en comprendre les tenants et aboutissants.
De plus, nous considérons qu’une « vie beaucoup plus longue en bonne santé » ne doit pas être un privilège réservé à une élite, et que cette possibilité doit être offerte au plus grand nombre (voir notre rubrique « Question sociale »).
Pour aller plus loin :
« Serait-il absurde, maintenant, de supposer que ce perfectionnement de l’espèce humaine doit être regardé comme susceptible d’un progrès indéfini, qu’il doit arriver un temps où la mort ne serait plus que l’effet, ou d’accidents extraordinaires, ou de la destruction de plus en plus lente des forces vitales, et qu’enfin la durée de l’intervalle moyen entre la naissance et cette destruction n’a elle-même aucun terme assignable ? Sans doute l’homme ne deviendra pas immortel ; mais la distance entre le moment où il commence à vivre et l’époque commune où naturellement, sans maladie, sans accident, il éprouve la difficulté d’être, ne peut-elle s’accroître sans cesse ? »
(Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, pp. 217-218)
Image en bannière : « L’immortalité devançant le temps », au Grand Palais à Paris.
TweeterNous recevons un grand nombre de questions par mail. Pour débroussailler le terrain, voici la réponse à dix questions parmi les plus fréquentes.
En un peu plus de 25 ans, nous avons connu dans le domaine technologique, deux bouleversements majeurs et qui se combinent tellement bien que nous n’en voyons plus qu’un.
Cette partie du livre (Partie 4) liste les objections qui sont faites au transhumanisme, et tente d’y répondre. Dans ce dernier article : les caricatures les plus courantes du transhumanisme.
Et si religion et transhumanisme recherchaient une même forme de transcendance par des moyens différents ?
Cette partie du livre (Partie 4) liste les objections qui sont faites au transhumanisme, et tente d’y répondre. Dans cet article : les craintes d’ennui, de perte de sens, de déshumanisation…
Vous avez devant les yeux le centième numéro de La mort de la mort et également le plus long. Pour l’occasion, vous trouverez 100 nouvelles concernant le vieillissement de ces 10 dernières années.
Et si les traitements contre le vieillissement arrivaient plus vite que prévu ?
Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles écrivait, il y a 98 ans, Paul Valéry, au sortir de la première guerre mondiale. Cette phrase forte était notamment l’illustration d’un monde où il devenait envisageable que les progrès technologiques mènent à la fin de notre histoire collective.
Après un retour sur la singularité technologique telle qu’évoquée par John von Neumann, suite de cette série sur l’archéologie du transhumanisme avec FM-2030, futuriste américain d’origine iranienne.
« La vieillesse, la seule maladie inévitable ! » Vraiment ?
Comme toujours, tout commence par le rapport à la mort. Par son refus absolu, vital obsessionnel. Parce que la vie est magnifique ou en tout cas peut l’être. Jacques Attali. Vivement après-demain. 2017.
Certains pensent que ce qui sépare les hommes des animaux est notre capacité à raisonner. D’autres disent que c’est le langage ou l’amour romantique, ou les pouces opposables des mains.
Le dernier état de l’utopie, aujourd’hui, à vivre encore, c’est l’utopie de guérison: pouvoir se prémunir des maladies par la génétique. C’est le noyau dur du méliorisme classique des Lumières et il sera difficile d’y porter atteinte.
Beaucoup se représentent la propriété intellectuelle sous la forme d’une taxe : taxe sur la copie privée, sur les droits d’auteur… Mais en réalité, cette notion, dont l’origine remonte au XVème siècle, s’est peu à peu immiscée dans tous les aspects de notre société, y compris lorsque que l’on raisonne en terme de droit du vivant et de longévité.
Je crois que nous avons le droit d’utiliser ces nouvelles technologies pour nous aider et nous aimer. Je crois que nous avons un devoir, un devoir financier et un devoir éthique. Et si vous ne me croyez pas, demandez à n’importe quel enfant de quatre ans.
Chaque médicament est une innovation et celui qui ne s’applique pas de nouveaux remèdes doit s’attendre à de nouveaux maux car le temps est le plus grand corrupteur
Et si la France lançait un grand plan national de lutte contre le vieillissement ? Signez la pétition et soutenez le projet !
Le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg a promis 3 milliards de dollars pour éradiquer la maladie et la pauvreté. N’est-ce pas idéaliste?
Et si notre amour de la mort était celui d’otages pour leurs ravisseurs ?
Vivre beaucoup plus longtemps en bonne santé : est-il raisonnable d’y croire ? Et pour quoi faire ?